MyText
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  PortailPortail  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  

 

 RP Entrainement(s)

Aller en bas 
AuteurMessage
'Chi
L'admine^^ bourré au Red Bull qui criait au loouuuuup^^
'Chi


Age : 25
Messages : 154
Date d'inscription : 28/06/2010
Rang : Admin

RP Entrainement(s) Empty
MessageSujet: RP Entrainement(s)   RP Entrainement(s) Icon_minitimeMar 23 Déc - 18:12

RP Entrainement(s) Black_rock_shooter_wallpaper_by_belkirion-d4thbfv

J'ouvre un œil, regardant dans la chambre. Un rayon de soleil passe par la fenêtre entr'ouverte. Je lâche un bâillement. Je ne sais pas jusqu'à quelle heure j'ai dormis, mais ça fait du bien. Au retour de mission avec Jacen, j'étais tout de suite allée faire mon rapport, avant de me soigner et de me reposer. J'en avais bien besoin. Une troupe de bandits, même à deux, ce n'est pas toujours évident. Mais bon, on s'en est plutôt bien sorti, et au final, on les a tous arrêté. On est rentré il y a juste quelques jours, et j'en ai profité pour récupérer de mes blessures. Toujours un peu mal à l'épaule, mais ça va. Je me lève et m'habille. Yami n'est pas là. Il déteste être enfermé. Il a du sortir voler en attendant que je me réveille. J'attache mon katana à ma ceinture. Prête, je descends et sors de l'auberge. Il y a déjà quelques personnes. En passant, je salue d'un geste de main le gérant. A peine sortie, je vois déjà mon oiseau se diriger vers moi. J'avais bien raison, il m'attendait sagement dehors. Plus loyal qu'un chien de garde, aussi affectueux qu'un ami. Il se poste à mon épaule, et je passe une main dans son plumage, un légers sourire. Je réfléchis en même temps. Je ne vais pas rester là à rien faire. Je ne suis pas en état de repartir tout de suite pour une mission solo, alors je dois bien trouver de quoi m'occuper. Je sais! J'ai quelque chose à montrer à Yami. Mes compétences évoluent de jour en jour. Et il y a bien un sort, un nouveau sort, que je ne lui ai pas encore montré. Commençant à marcher, je lui parle.

« On va trouver un beau mur, j'ai quelque chose à te montrer! »

Ce disant, je marche dans les rues de Rosemary, cherchant un coin calme et tranquille. Je n'ai pas à beaucoup chercher. La ville des roses, bien que reconstruite, est loin d'être pleine à craquer. Et il y a des rues parfois vides, même en pleine journée. Je trouve une rue déserte, parfait pour montrer mon petit tour sans surprendre les gens. Un mur de briques claires. Mais bon, ce n'est qu'un détail. Après tout, un mur reste un mur. Je pause une main dessus. Pensive, d'abord silencieuse. Puis je parle toujours à mon oiseau. A qui d'autre, je suis seule de toute façon.

« Tu sais Yami, je ne suis pas resté sur mes acquis. Regarde! »

Activant ma magie, j'appuie ma main sur le mur. D'abord, je force, et rien ne se passe. Puis, petit à petit, je me laisse absorber par la brique. Mon bras, ma jambe, toute une moitié de mon corps déjà. A mesure que je m'enfonce, Yami s'éloigne du mur. Il bouge de mon épaule et sautille vers le bout de mon bras, croassant. Il hésite à s'envoler, mais reste au maximum. Mon buste, mes épaules, ma deuxième jambe. Il n'y a comme perchoir pour mon oiseau plus que ma main. Dernière partie de mon corps encore hors du mur, avec ma tête. Et lorsque ces derniers disparaissent, Yami s'envole alors d'un battement d'aile bruyant, faisant du surplace, seul face au mur. Il me fait rire, cet oiseau est adorable. Je le vois clairement, mais lui ne me voit plus. Ou du moins, plus de la même manière. Une ombre. Je ne suis plus qu'une ombre, une vraie. Une ombre sur un mur, sans corps, juste une ombre inatteignable. Je deviens comme ma propre magie. J'essaye sous cette forme de lancer un sort. Mais la magie s'étouffe dans mes mains. Oui, c'est vrai, je ne peux pas être à la fois comme ma magie, et l'utiliser. C'est dommage, mais pas très grave. De toute façon, les simples coups physiques ne peuvent pas m'atteindre sous cette forme. Je n'ai pas testé la magie, mais je me doute bien qu'un bon sort devrait pouvoir me faire sortir. Et puis, je ne devrai pas trop en demander. Être comme un fantôme, presque invisible, presque intouchable, c'est déjà largement suffisant.

Yami reste face au mur, ne semblant pas tout comprendre. Je ne peux pas non plus parler lorsque je suis en ombre. Donc je ne peux rien lui dire. Je ne peux même pas rire. Et de toute façon, il ne voit même pas mon sourire. Oui, je suis juste une ombre. C'est amusant d'être une ombre magique. On ne dépend que d'une surface, mais on se déplace dessus aussi fluidement qu'une vraie. C'est quelque part vraiment pratique. Silencieuse, discrète, intouchable, cette forme est parfaite pour l'infiltration. A moins de savoir, on ne la remarque pas forcément. Elle peut glisser sur les murs, se faufiler n'importe où. Tout ce qu'il me faut pour me transformer, c'est une surface. Un sort bien pratique, que je suis contente d'avoir découvert. Ce n'est pas un pouvoir offensif, mais c'est pas grave. Même si c'est un principe que j'aime bien, je sais que la pure violence ne règle pas tout. Il faut savoir utiliser sa tête. Ce que beaucoup de mes ennemis ne savent pas toujours faire. Mais moi je le sais. Du moins, j'essaye. Ma magie à moi est polyvalente. L'ombre peut être violente autant que furtive. Et je compense mes sorts passifs par un Kenjutsu maîtrisé.

Stoppant mon pouvoir, je ressors progressivement du mur. Je quitte la 2D pour repasser dans la troisième dimension. C'est amusant d'être en ombre. Mais j'avoue que retourner dans le "vrai monde" est mieux. Une fois à l'air libre, je remets bien ma veste. Je me tourne vers mon corbeau. Celui-ci me regarde, un peu perplexe. Il doit se demander un peu ce qu'il se passe. Il a beau me suivre depuis presque un an, et connaître le monde de la magie, ce n'est pas pour autant qu'il en comprend tous les secrets. Enfin, après tout, peut-être que je le sous-estime. Ce doit être l'oiseau le plus intelligent que je connaisse. Mais bref. J'ai fini ma petite démonstration. Toujours en regardant Yami, je dis alors.

« Je t'ai montré ce que j'avais à montrer. Tu es le premier à être témoin de mon sort Shadow Form. Demain, on va chercher quelque chose de nouveau. »

Je lève un peu mon bras. Et il se pose alors sur mon épaule. Calmement, je reprends le chemin de l'auberge. Sur le trajet , je propose mon aide, à des commerçant, des habitants. Des gens de Rosemary, qui ne seraient pas contre un coup de main. Puis je rentre. Je prends à manger. Je reste un peau au bar. J'entends sans écouter les discussions des buveurs. Et je remonte me reposer. Je suis contente. Aujourd'hui, j'ai officialisé cette nouvelle technique que je gardais en réserve depuis peu de temps. La Shadow Form. J'ai hâte d'utiliser cette technique sur le terrain. Je suis sure qu'elle sera utile en temps voulu. Et demain, entrainement. Je veux trouver de nouvelles choses.


Dernière édition par 'Chi le Dim 29 Mar - 23:06, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
https://letempsdesloups.forumsactifs.net
'Chi
L'admine^^ bourré au Red Bull qui criait au loouuuuup^^
'Chi


Age : 25
Messages : 154
Date d'inscription : 28/06/2010
Rang : Admin

RP Entrainement(s) Empty
MessageSujet: Re: RP Entrainement(s)   RP Entrainement(s) Icon_minitimeDim 29 Mar - 18:38

RP Entrainement(s) Black_rock_shooter_wallpaper_by_belkirion-d4thbfv


Je me lève, le lendemain dans la matinée. En forme, prête à m'entrainer. Encore quelques douleurs à l'épaule, mais ça va. Ça ne me dérange plus dans mes mouvements. Hier, j'ai présenté un nouveau sort à Yami. Ma Shadow Form. Aujourd'hui, je vais en chercher un autre. Ma magie évolue constamment. Je ne peux pas me contenter de mes techniques déjà acquises. Il faut que j’innove. C'est le meilleur moyen pour progresser. Je me prépare et descends, prenant en bas de quoi grignoter. Je ne vais pas non plus rester le ventre vide. Puis je sors dans les rues de Rosemary. Pensive, dans ma bulle. Je cherche comment innover. Je marche, Yami sur mon épaule. En silence. Je passe entre les rues. Je ne fais plus attention à ce qu'il y a autour. Et pourtant, je ne trouve pas comment exploiter au mieux ma magie. Je me suis toujours contentée de mes sorts acquis. Il faut que ça change. Tournant au bout d'une rue, j'arrive dans un des bords de la ville. Des champs et prairies derrière les dernières maisons. Et je vois quelqu'un, une  gamine. Une jeune fille, encore petite. Enfin, plus petite que moi. Elle est toute seule. Je regarde la petite fille. Elle s'amuse, seule, dos au soleil. Arrangeant ses mains, je ne comprends d'abord pas ce qu'elle veut faire. Puis elle sourit, regardant le sol, et même le mur derrière elle. Et je vois alors l'ombre d'un papillon. C'est fait grossièrement, mais venant d'une petite fille, c'est mignon et charmant. Alors qu'elle bouge ses doigts, le papillon vole, puis se transforme en chien, en lapin, et en différents animaux. Certains fait mieux que d'autres. Et juste avec ses mains et le soleil, elle crée de belles choses. Elle se retourne alors vers moi. Et me parle, passant la barrière de l'inconnu. Peut-être juste qu'elle s'en fiche. Ce n'est qu'une enfant, je ne dois pas lui paraître si dangereuse. Elle me regarde, souriante, heureuse.

« Tu veux jouer avec moi ? Je peux t'apprendre, si tu veux, c'est facile. »

J'hésite un instant, mais après tout, pourquoi pas. Lui rendant un petit sourire, je me mets à sa hauteur.

« Bien sur, vas-y montre-moi. »

La petite fille me montre et m'apprends. Elle m'explique tout, comment positionner ma main, face au mur, face au soleil. Elle me montre toutes sortes d'animaux. Et différentes manières de les faire. Elle prends son temps, et d'une certaine manière, c'est comme si elle m'apprenait à m'amuser. Je ne savais même pas que l'on pouvait faire d'aussi belles choses juste avec son ombre. Je n'avais jamais pris le temps d'essayer. C'est un jeu que je ne me permettais pas. Mais après avoir passé 10 minutes avec cette petite, je me dis que j'ai quand même raté quelque chose. C'est un aspect de l'enfance qui me manque bien, toute cette innocence. Et je la retrouve un peu avec cette petite. J'ai l'impression de sourire, pour de vrai, d'apprécier vraiment la vie. C'est le genre de pouvoir naturel qu'ont tous les enfants. Pouvoir que je n'ai plus.

Anju, c'est comme ça que la petite se nomme. Elle me le dit entre deux démonstrations. Elle se débrouille bien, en tout cas mieux que moi. J'arrive un peu à reproduire ce qu'elle me montre. Parfois avec des erreurs, mais la petite en rie, et me remontre, encore et encore. Ça l'amuse. Elle dit qu'elle veut rester, jusqu'à ce que j'y arrive. Une adorable petite. Elle reste patiente, bien plus que moi. Lorsque je n'y arrive pas, elle dit que ce n'est pas grave. Et pour m'encourager, elle me dit que ça n'a pas besoin d'être parfait.

« Dans le fond, ce n'est pas grave si ce n'est pas bien fait. L'important, c'est qu'on en reconnaisse la forme. Si on ne le reconnait pas, ça perds toute sa magie. »

La magie.. Oui, dans le fond, c'est pareil. Comme une illusion, créée tout droit de notre imagination. Elle vient de me donner une idée. Si je peux me changer et me mouvoir en ombre, je dois bien être capable d'en créer. Je tente. Ça vaut le coup. Ça pourrait être joli et amusant. Et pratique. Je me tourne vers Anju, un sourire aux lèvres.

« Petite, tu m'as donné une idée. Regarde la magie opérer. »

Je l'imagine alors. J'imagine l'image, dans ma tête. Un chat. Qui marche calmement, dans la journée, sous le soleil. Et son ombre qui se projette sur un mur. Sûre de moi, je pose une main sur le mur, et utilise ma magie. De l'ombre de ma main collée au mur se crée une forme. D'abord, ce n'est pas grand chose. Plus une forme inconnue qu'autre chose. Je réessaye, j'insiste. Mais au bout du compte, j'y arrive. Et c'est l'ombre d'un félin qui marche sans un bruit, qui est maintenant visible sur la surface.

..
« Tu m'as bien aidée petite. Un jour, je t'apprendrai. »

...
Revenir en haut Aller en bas
https://letempsdesloups.forumsactifs.net
'Chi
L'admine^^ bourré au Red Bull qui criait au loouuuuup^^
'Chi


Age : 25
Messages : 154
Date d'inscription : 28/06/2010
Rang : Admin

RP Entrainement(s) Empty
MessageSujet: Re: RP Entrainement(s)   RP Entrainement(s) Icon_minitimeMar 7 Juil - 16:57


Je me réveille. Doucement. Dans ma chambre, à l'auberge. En cette début de journée. Je me lève. Les yeux mi-clos, le visage fermé. Yami dort toujours, la tête sous l'aile. Une boule de plumes noire entre deux poutres du plafond. Ouvrant les carreaux, je regarde par la fenêtre. Jetant un coup d’œil sur les toits de Rosemary. Le soleil est levé depuis peu. La petite ville se réveille. Tranquillement mais surement. Dans très peu de temps, les habitants vont sortir. Les magasins vont ouvrir leurs portes. Rosemary va s'animer, jusqu'au soir, avant de retomber dans la nuit. Pour recommencer tout ça le lendemain. Le cycle des jours de la ville des roses. Une routine à laquelle on s'habitue vite. Je reste adossée à la fenêtre quelques minutes. Profitant du calme. Observant le paysage. Les premiers bruits du jour. Un paysage de rêve. Et si seulement. J'aimerai que tout ça ne soit qu'un rêve. La disparition de Sélès. Notre incapacité à la retrouver. Le sort incertain de la guilde. Ou même de notre avenir. Nos doutes. Mais non, tout ça est bien réel. Et c'est un enfer pour Wildrose Thorn. Je ne sais pas comment les autres acceptent ce changement. Moi, j'ai du mal. Et depuis quelques jours, j'ai l'impression d'encore plus me renfermer. Un stress, surement. Nestor, Elleanore, et mes camarades. Ils semblent avoir confiance en moi. Ils doivent penser que je suis à la hauteur. Que je peux les guider. Mais comment faire si je n'ai pas confiance en moi-même? Comment puis-je leur apporter une lumière que je n'ai pas ? Pour que la guilde prospère, il faut que quelqu'un endosse le rôle de Sélès. Le rôle de Master. Et d'après Nestor, c'est moi qui serais la plus apte à jouer ce rôle. De toute façon, c'est le seul moyen. Ça, ou le groupe se dissout, et je me retrouve seule. Sans famille. Sans plus rien à quoi m'accrocher. Juste ma colère et mes armes. Et je ne sais pas si je pourrais continuer. J'ai accepté alors, peu convaincue. Le temps nous dira si j'ai eu raison.

Mettant ma veste, je sors de ma chambre. Je ne réveille pas Yami, mais laisse la fenêtre entrouverte. Si jamais il veut sortir, il n'a qu'à s'envoler. Et marchant tranquillement, j'avance dans la ville. Tout est si calme, encore. Je réponds aux quelques personnes me souhaitant le bonjour. Sans grande attention cependant. Et vite, traversant les rues, je sors de la ville. Mes pas me guident dans la forêt. Non loin de Rosemary, en avançant vers l'ouest. Forêt de tendance calme. Sauf il y a quelques semaines, lorsque des bandits y ont élu refuge. Bandits très rapidement arrêtés, justement par notre guilde, par Wildrose Thorn. Mais malgré cet incident, ça reste un lieu assez calme et tranquille. Enfin, je crois en tous cas. J'avance entre les arbres, sans faire attention. Et j’apprécie le silence de la nature. Aucun bruit, juste les sons reposant de la forêt. Le vent dans les feuilles, les oiseaux et autres créatures de ce monde sylvestre. Tous comme des murmures, des chuchotements qui ne cherchent pas à être entendus. Une symphonie reposante, et qui m'aide à faire le vide dans ma tête. Ce que je recherchais en faisant cette sortie. Ici, je n'ai plus aucune loi. Aucune contrainte. Ni peine, ni colère. Je suis juste serine. Et je me sens capable de rester là pour toujours. Au moins, je n'aurais plus de problème. Mais serait-ce le meilleur choix? J'en doute. Et je ne veux plus faire d'erreur. Je ne dois plus en faire. Je continue de penser et d'avancer encore quelques minutes. Jusqu'à ce que j'entende un bruit. Un bruissement de feuille, des pas. Des paroles et un cheval. Je ne sais pas qui est là. Mais pour passer du temps dans cette forêt, je sais que ce n'est pas un coin très visité. Calme, quoiqu'un peu méfiante, je m'approche. Rien de bien inquiétant, d'apparence. Une charrette, tirée par ce fameux cheval, et de laquelle est descendu un homme. Surement celui que j'ai dû entendre. Il semble assez contrarié. Par quoi, je n'en sais rien. Je m'approche, encore. D'un raclement de gorge, je signale ma présence. Le type se retourne, et me fixe quelques secondes. D'abord surpris. Avant de s'exprimer.

« Enfin quelqu'un! J'ai bien cru que j'allais devoir tourner en rond encore des heures. »

Tout de suite, il semble se détendre. Moins crispé, moins agacé. Surement soulagé d'enfin trouver une personne dans cette forêt. Restant tout de même à une certaine distance, je parle. Le questionnant.

« Excusez-moi, mais qui êtes-vous? Qu'est-ce que vous faites là? »

Le type ne semble pas prendre à cœur ma méfiance, et me réponds calmement.

« Moi? Je suis un simple marchant itinérant. J'avançais vers Rosemary, j'ai dû un peu m'égarer. C'est que, je n'ai plus de carte... »
« Un marchant? »

Il hoche la tête, m'indiquant le petit charriot. M'avançant, je regarde son étalage. Des babioles en tout genre. Figurines, bijoux, même quelques livres. Une vraie brocante. Aucune arme dangereuse, juste d'anciennes armes de lancés. Rien d'inquiétant. Et il n'est pas mage, je l'aurais ressenti. Il ne ment pas. J'imagine que je me suis juste crispée pour rien. Avec tout ce stress récent. J'ai tendance à être assez tendue ces derniers temps. Me retournant vers le marchant, je m'excuse.

« Excusez ma méfiance, mais les bois ne sont pas toujours très sûrs. On n'est jamais à l'abri. J'habite à Rosemary, je peux vous y amener. »

L'homme ne le prends pas mal. Habitué, peut-être. Il me sourit, compréhensif. Au moins un qui ne prends pas à cœur mes remarques.

« Je comprends, des habitants à protéger. Je te suis. »

Hochant la tête, je commence alors à avancer dans la forêt. Revenant sur mes pas. Droit dans la direction de Rosemary. Et attrapant son cheval pas les rênes, l'homme marche derrière moi. Je ne m'attarde pas à parler. Le dirigeant juste vers la ville. Mais il ne laisse pas place au silence très longtemps. Et rapidement, il se met à parler. Surement un bavard, encore. J'en connais plus d'un. Ça ne sera pas dérangeant. Sans dire un mot, je l'écoute parler pendant une partie du trajet. Il me dit qu'il s'appelle Arior. Et me raconte que depuis toujours, il aime voyager. C'est apparemment pour ça qu'il est devenu marchand itinérant. Son vœu de découverte. Il se ballade depuis quelques années de villages en villages et de villes en villes. Vendant, troquant, achetant toutes sortes d'objets. Avant d'aller autre part, et de continuer son commerce. Il me dis qu'il n'était jamais encore allé à Rosemary. C'est vrai que jusqu'à il y a peu, cette ville était encore en reconstruction. Et depuis qu'elle a complètement renée de ses cendres, il n'a jamais pris le temps d'y aller. J'imagine que c'est une bonne chose pour Rosemary, d'accueillir un commerçant de passage. J'espère au moins qu'il appréciera la ville. On marche encore un peu vers Rosemary. Sans encombre, du moins pour l'instant. Mais bien entendu, rien ne se passe jamais sans encombre. Il y a toujours un problème. Aussi mineur soit-il. Et c'est ainsi qu'à quelques minutes de la ville, des bruits attirent mon attention. Instinctivement, j'approche la main de ma ceinture. Rien. Impossible. Je baisse les yeux. Et pourtant. Pour la première fois, depuis des mois, je n'ai pas mon arme. Je ne sais pas comment. Moi qui ne sors jamais désarmée. J'ai oublié mon sabre, surement dans ma chambre. Et cette arme est la base de toutes mes attaques. Mais bon, il va bien falloir faire avec. Faisant s'arrêter Arior, je me retourne vers la source du bruit.

Deux petites créatures sortent de derrière les buissons. Rien de bien méchants. Surtout pour moi. Quelques petits monstres que l'ont retrouve un peu partout dans Fiore. Je me suis alarmée pour rien. Ce sera un jeu d'enfant. Je demande au marchant de tenir son cheval, alors que je m'approche des petits monstres. Un loup, le premier. Gris, plutôt grand, et grognant et jappant comme s'il avait la rage. Le genre d'animal sur lequel on peut tomber facilement en forêt, ou bien autour d'une ville. Imposant, mais pas un problème. L'autre est un petit monstre, semblable à un champignon mutant. Pas très dangereux. Ça ira, protéger Arior et sa marchandise sera sans difficultés. Je m'en occupe rapidement. J'utilise Shadow Wirlwind pour les éloigner, puis je les attaque séparément. Shadow Slash pour l'un, et mon sort Shadow Ball pour l'autre. En trois sorts et quelques mouvements, c'était terminé. Je retourne vers Arior. Annonçant que l'on peut continuer. Ce dernier a lâché son cheval. Il me regarde, les bras croisés. Un petit sourire aux lèvres.

« Pas mal, tu as un beau pouvoir. »
« Ouais, j'aurais préféré avoir mon arme... »

Je lui réponds, une pointe d'ironie dans la voix. Je ne vois pas ce qu'il trouve de si beau dans cette magie. Plus sérieux, il ajoute.

« Apprends à en manier d'autres, dans ce cas. Adapte-toi. Pourquoi n'essaierai-tu pas les miennes ? »

J'ai un rictus, nerveusement.

« Merci, mais je ne sais pas m'en servir. »
« Il n'ai jamais trop tard pour apprendre. »

Je le regarde, droit dans les yeux. Il est très sérieux. Prêt à m'aider, à m'apprendre. J'hésite un peu. Mais après tout, pourquoi pas? J'accepte sa proposition. Et pendant une partie du trajet, il m'apprend. Il m'explique que ce sont ces armes. D'anciens shurikens. Des armes utilisées par un certain type de combattant. Rien de bien dangereux, mais bien utilisées, elles peuvent servir à d'autres choses. Distraction, blessures handicapantes. Arior en a de plusieurs sortes, de quatre à six branches. Je les regarde d'abord, un peu surprise. Ce ne sont même pas des couteaux. J'ai du mal à voir comment peuvent-ils être dangereux. Juste des étoiles à jeter. Mais le marchand m'explique que c'est bien plus que ça. Il m'apprend l'art de les lancer, et me les fait jeter sur des troncs. Pas évident quand on a pas l'habitude. Mais je les enchaîne, lancer après lancer, et je finis bien par y arriver. Cette partie-là est plutôt amusante. Ce qui l'est moins, c'est d'aller toujours les chercher dans l'écorce. Un soucis que je fais vite remarquer au marchand, alors que je reviens, les armes à la main.

« Ca ne va pas. Je ne peux pas perdre mon temps à aller chercher ces armes en plein combat. »
« Tu sais, les anciens ninjas étaient des mages avant l'heure. Apprends à les appeler lorsque tu en as besoin. »

Les appeler, les appeler. Il est drôle. J'aimerai bien le voir faire, pour voir. Plus facile à dire qu'a faire. Je ne peux pas faire apparaître comme ça ces armes, naturellement. A moins que.. Bien sur, comment je n'ai pas pu y penser. Des mages avant leur heure. Au fond, ce qu'il me demande, ce n'est rien de plus qu'un rééquipement. Je devrais bien en être capable. Si d'autres peuvent le faire, pourquoi pas moi? Je dois bien en être capable. Concentre-toi et essaye. Ça ne coute rien d'essayer. Si j'arrivais à faire des rééquipement, ça augmenterai fortement mes capacités en combat. Mais j'ai vu, lu, et entendu certaines choses, sur cette magie. Et Arior en rajoute une couche, voyant mon silence. Ce n'est pas une simple téléportation d'armes. C'est un appel, un transfère par le biais d'une dimension "poche" du mage. Tout ce que je dois faire, c'est trouver comment interagir avec ma poche dimensionnelle. Ouais, dis comme ça, ça peut paraître un peu compliqué. Mais je suis sûre que c'est plus facile que ça en a l'air. Beaucoup de mages puissants ont ce genre de magie. Sélès, ou Artémis. Elles maîtrisent cet art. Et elles avaient l'air d'y arriver avec une telle facilité. Et certaines, pour un rééquipement tout entier. Je ne suis pas aussi puissante que Sélès. Je n'ai pas sa force, ni ses capacités. Mais pour juste une arme, ça devrait aller. Je devrais bien être capable de quelque chose. Arior semble remarquer mes hésitations. Il me parle calmement. On dirait presque un vieux sage.

« Tout est une question de volonté. Ne te poses pas de questions, et pense simplement à ce que tu dois faire. »

J'hoche la tête. Prenant les shuriken dans ma main, je les relance d'abord. Ils touchent presque tous l'écorce. Juste un qui retombe dans les feuilles. Bon, maintenant je dois juste les récupérer. Sans m'éloigner de la charrette. Je respire calmement. Une question de volonté, c'est ça? Je dois juste penser à ce que je dois faire.

...
Revenir en haut Aller en bas
https://letempsdesloups.forumsactifs.net
'Chi
L'admine^^ bourré au Red Bull qui criait au loouuuuup^^
'Chi


Age : 25
Messages : 154
Date d'inscription : 28/06/2010
Rang : Admin

RP Entrainement(s) Empty
MessageSujet: Re: RP Entrainement(s)   RP Entrainement(s) Icon_minitimeMar 4 Aoû - 17:01


x.The Force Awaken...

Je me réveille. Doucement. Dans ma chambre, à l'auberge. En cette début de journée. Je me lève. Les yeux mi-clos, le visage fermé. Yami dort toujours, la tête sous l'aile. Une boule de plumes noire entre deux poutres du plafond. Ouvrant les carreaux, je regarde par la fenêtre. Jetant un coup d’œil sur les toits de Rosemary. Le soleil est levé depuis peu. La petite ville se réveille. Tranquillement mais surement. Dans très peu de temps, les habitants vont sortir. Les magasins vont ouvrir leurs portes. Rosemary va s'animer, jusqu'au soir, avant de retomber dans la nuit. Pour recommencer tout ça le lendemain. Le cycle des jours de la ville des roses. Une routine à laquelle on s'habitue vite. Je reste adossée à la fenêtre quelques minutes. Profitant du calme. Observant le paysage. Les premiers bruits du jour. Un paysage de rêve. Et si seulement. J'aimerai que tout ça ne soit qu'un rêve. La disparition de Sélès. Notre incapacité à la retrouver. Le sort incertain de la guilde. Ou même de notre avenir. Nos doutes. Mais non, tout ça est bien réel. Et c'est un enfer pour Wildrose Thorn. Je ne sais pas comment les autres acceptent ce changement. Moi, j'ai du mal. Et depuis quelques jours, j'ai l'impression d'encore plus me renfermer. Un stress, surement. Nestor, Elleanore, et mes camarades. Ils semblent avoir confiance en moi. Ils doivent penser que je suis à la hauteur. Que je peux les guider. Mais comment faire si je n'ai pas confiance en moi-même? Comment puis-je leur apporter une lumière que je n'ai pas ? Pour que la guilde prospère, il faut que quelqu'un endosse le rôle de Sélès. Le rôle de Master. Et d'après Nestor, c'est moi qui serais la plus apte à jouer ce rôle. De toute façon, c'est le seul moyen. Ça, ou le groupe se dissout, et je me retrouve seule. Sans famille. Sans plus rien à quoi m'accrocher. Juste ma colère et mes armes. Et je ne sais pas si je pourrais continuer. J'ai accepté alors, peu convaincue. Le temps nous dira si j'ai eu raison.

Mettant ma veste, je sors de ma chambre. Je ne réveille pas Yami, mais laisse la fenêtre entrouverte. Si jamais il veut sortir, il n'a qu'à s'envoler. Et marchant tranquillement, j'avance dans la ville. Tout est si calme, encore. Je réponds aux quelques personnes me souhaitant le bonjour. Sans grande attention cependant. Et vite, traversant les rues, je sors de la ville. Mes pas me guident dans la forêt. Non loin de Rosemary, en avançant vers l'ouest. Forêt de tendance calme. Sauf il y a quelques semaines, lorsque des bandits y ont élu refuge. Bandits très rapidement arrêtés, justement par notre guilde, par Wildrose Thorn. Mais malgré cet incident, ça reste un lieu assez calme et tranquille. Enfin, je crois en tous cas. J'avance entre les arbres, sans faire attention. Et j’apprécie le silence de la nature. Aucun bruit, juste les sons reposant de la forêt. Le vent dans les feuilles, les oiseaux et autres créatures de ce monde sylvestre. Tous comme des murmures, des chuchotements qui ne cherchent pas à être entendus. Une symphonie reposante, et qui m'aide à faire le vide dans ma tête. Ce que je recherchais en faisant cette sortie. Ici, je n'ai plus aucune loi. Aucune contrainte. Ni peine, ni colère. Je suis juste serine. Et je me sens capable de rester là pour toujours. Au moins, je n'aurais plus de problème. Mais serait-ce le meilleur choix? J'en doute. Et je ne veux plus faire d'erreur. Je ne dois plus en faire. Je continue de penser et d'avancer encore quelques minutes. Jusqu'à ce que j'entende un bruit. Un bruissement de feuille, des pas. Des paroles et un cheval. Je ne sais pas qui est là. Mais pour passer du temps dans cette forêt, je sais que ce n'est pas un coin très visité. Calme, quoiqu'un peu méfiante, je m'approche. Rien de bien inquiétant, d'apparence. Une charrette, tirée par ce fameux cheval, et de laquelle est descendu un homme. Surement celui que j'ai dû entendre. Il semble assez contrarié. Par quoi, je n'en sais rien. Je m'approche, encore. D'un raclement de gorge, je signale ma présence. Le type se retourne, et me fixe quelques secondes. D'abord surpris. Avant de s'exprimer.

« Enfin quelqu'un! J'ai bien cru que j'allais devoir tourner en rond encore des heures. »

Tout de suite, il semble se détendre. Moins crispé, moins agacé. Surement soulagé d'enfin trouver une personne dans cette forêt. Restant tout de même à une certaine distance, je parle. Le questionnant.

« Excusez-moi, mais qui êtes-vous? Qu'est-ce que vous faites là? »

Le type ne semble pas prendre à cœur ma méfiance, et me réponds calmement.

« Moi? Je suis un simple marchant itinérant. J'avançais vers Rosemary, j'ai dû un peu m'égarer. C'est que, je n'ai plus de carte... »
« Un marchant? »

Il hoche la tête, m'indiquant le petit charriot. M'avançant, je regarde son étalage. Des babioles en tout genre. Figurines, bijoux, même quelques livres. Une vraie brocante. Aucune arme dangereuse, juste d'anciennes armes de lancés. Rien d'inquiétant. Et il n'est pas mage, je l'aurais ressenti. Il ne ment pas. J'imagine que je me suis juste crispée pour rien. Avec tout ce stress récent. J'ai tendance à être assez tendue ces derniers temps. Me retournant vers le marchant, je m'excuse.

« Excusez ma méfiance, mais les bois ne sont pas toujours très sûrs. On n'est jamais à l'abri. J'habite à Rosemary, je peux vous y amener. »

L'homme ne le prends pas mal. Habitué, peut-être. Il me sourit, compréhensif. Au moins un qui ne prends pas à coeur mes remarques.

« Je comprends, des habitants à protéger. Je te suis. »

Hochant la tête, je commence alors à avancer dans la forêt. Revenant sur mes pas. Droit dans la direction de Rosemary. Et attrapant son cheval pas les rênes, l'homme marche derrière moi. Je ne m'attarde pas à parler. Le dirigeant juste vers la ville. Mais il ne laisse pas place au silence très longtemps. Et rapidement, il se met à parler. Surement un bavard, encore. J'en connais plus d'un. Ça ne sera pas dérangeant. Sans dire un mot, je l'écoute parler pendant une partie du trajet. Il me dit qu'il s'appelle Arrior. Et me raconte que depuis toujours, il aime voyager. C'est apparemment pour ça qu'il est devenu marchand itinérant. Son vœu de découverte. Il se ballade depuis quelques années de villages en villages et de villes en villes. Vendant, troquant, achetant toutes sortes d'objets. Avant d'aller autre part, et de continuer son commerce. Il me dis qu'il n'était jamais encore allé à Rosemary. C'est vrai que jusqu'à il y a peu, cette ville était encore en reconstruction. Et depuis qu'elle a complètement renée de ses cendres, il n'a jamais pris le temps d'y aller. J'imagine que c'est une bonne chose pour Rosemary, d'accueillir un commerçant de passage. J'espère au moins qu'il appréciera la ville. On marche encore un peu vers Rosemary. Sans encombre, du moins pour l'instant. A son tour, il me demande de lui parler un peu de moi. Pas en détail, bien sûr. Mais il semble curieux de savoir ce que je fais à Rosemary. D'après lui, je ne porte pas les vêtements habituels de cette ville. Ça se voit que je n'en suis pas natif. Et il aimerait savoir pourquoi je reste tout de même ici. Dans cette ville à peine reconstruite. Sans lui parler de Wildrose Thorn, je lui explique alors simplement que je suis mage. J'ajoute que je suis venue du nord, pour m'entrainer dans le calme de la petite ville. Comme je n'aime pas la foule, une ville comme Rosemary me convenait largement. Il m'écoute lui raconter rapidement ce qui, au fond, est plus ou moins la vérité. Il me questionne ensuite sur ma magie. Me demandant de lui faire une petite démonstration. Je ne sais pas trop quoi montrer. Alors m'approchant d'un arbre, j'utilise Animal Shadow pour faire apparaître l'ombre d'un chat tentant d'y grimper. Je laisse cette illusion, avant de lever l'autre main. Et pour lui montrer autre chose, je crée une de mes Shadow Sphere, cependant sans la lancer. Arrior me regarde, calmement. Nullement surpris par la magie. D'un autre côté, c'est un voyageur. Il a du en voir. Je l'entends parler, alors que je mets fin à mes sorts.

« Pas mal, tu as un plutôt beau pouvoir. »
« Ouais, à vrai dire, je maîtrise mieux mon arme que cette magie. »
« Et où est-elle? »

Je porte la main à ma ceinture, pensant attraper mon fourreau. Il veut voir mon katana, je peux bien lui montrer. Mais rien. Impossible. Je baisse les yeux. Et pourtant. Pour la première fois, depuis des mois, je n'ai pas mon arme. Je ne sais pas comment. Moi qui ne sors jamais désarmée. J'ai oublié mon sabre, surement dans ma chambre. Cela me surprends, et m'énerve un peu, par la même occasion. Faut croire que ces derniers jours ne sont pas en ma faveur. Je soupire.

« Oubliée »

Je lui réponds, une pointe d'ironie dans la voix. Je ne vois pas ce qu'il trouve de si beau dans cette magie. Plus sérieux, il ajoute.

« Tu peux en manier d'autres, dans ce cas. Adapte-toi. Pourquoi n'essaierai-tu pas les miennes ? »

J'ai un rictus, nerveusement.

« Merci, mais je ne sais pas m'en servir. »
« Il n'ai jamais trop tard pour apprendre. »

Je le regarde, droit dans les yeux. Il est très sérieux. Prêt à m'aider, à m'apprendre. J'hésite un peu. Mais après tout, pourquoi pas? J'accepte sa proposition. Et pendant une partie du trajet, il m'apprend. Il m'explique que ce sont ces armes. D'anciens shurikens. Des armes utilisées par un certain type de combattant. Rien de bien dangereux, mais bien utilisées, elles peuvent servir à d'autres choses. Distraction, blessures handicapantes. Arrior en a de plusieurs sortes, de quatre à six branches. Je les regarde d'abord, un peu surprise. Ce ne sont même pas des couteaux. J'ai du mal à voir comment peuvent-ils être dangereux. Juste des étoiles à jeter. Mais le marchand m'explique que c'est bien plus que ça. Il m'apprend l'art de les lancer, et me les fait jeter sur des troncs. Pas évident quand on a pas l'habitude. Mais je les enchaîne, lancer après lancer, et je finis bien par y arriver. Cette partie-là est plutôt amusante. Ce qui l'est moins, c'est d'aller toujours les chercher dans l'écorce. Un soucis que je fais vite remarquer au marchand.

« Ça ne va pas. Je ne peux pas perdre mon temps à aller chercher ces armes en plein combat. »
« Tu sais, les anciens ninjas étaient des mages avant l'heure. Apprends à les ranger et à les appeler lorsque tu en as besoin. »

Les appeler, les appeler. Il est drôle. J'aimerai bien le voir faire, pour voir. Plus facile à dire qu'a faire. Je ne peux pas faire apparaître comme ça ces armes, naturellement. A moins que.. Bien sur, comment je n'ai pas pu y penser. Des mages avant leur heure. Au fond, ce qu'il me demande, ce n'est rien de plus qu'un rééquipement. Je devrais bien en être capable. Si d'autres peuvent le faire, pourquoi pas moi? Je dois bien en être capable. Concentre-toi et essaye. Ça ne coute rien d'essayer. Si j'arrivais à faire des rééquipement, ça augmenterai fortement mes capacités en combat. Mais j'ai vu, lu, et entendu certaines choses, sur cette magie. Et Arrior en rajoute une couche, voyant mon silence. Ce n'est pas une simple téléportation d'armes. C'est un appel, un transfère par le biais d'une dimension "poche" du mage. Tout ce que je dois faire, c'est trouver comment interagir avec ma poche dimensionnelle. Ouais, dis comme ça, ça peut paraître un peu compliqué. Mais je suis sûre que c'est plus facile que ça en a l'air. Beaucoup de mages puissants ont ce genre de magie. Sélès, ou Artémis. Elles maîtrisent cet art. Et elles avaient l'air d'y arriver avec une telle facilité. Et certaines, pour un rééquipement tout entier. Je ne suis pas aussi puissante que Sélès. Je n'ai pas sa force, ni ses capacités. Mais pour juste une arme, ça devrait aller. Je devrais bien être capable de quelque chose. Arrior semble remarquer mes hésitations. Il me parle calmement. On dirait presque un vieux sage.

« Tout est une question de volonté. Ne te poses pas de questions, et pense simplement à ce que tu dois faire. »

Je hoche la tête. Prenant les shuriken dans ma main. Bon, maintenant je dois les faire disparaître. Enfin, essayer de les ranger dans cette dimension de poche. Je respire calmement. Une question de volonté, c'est ça? Je dois juste penser à ce que je dois faire. Je tends la mains, et essaye. Je me concentre. Et je fais comme je peux appel à ma magie. Mais d'abord, rien ne se passe. Les shurikens restent dans ma main, sans que je puisse rien y faire. Un autre essai. Puis encore un. Sans succès. Faut croire que je me suis surestimée. Ou bien que j'ai sous-estimé cette magie. Ce n'est pas si évident que ça. Mais qui ne tente rien n'a rien. Et j'ai beau être peu patiente, je peux faire un effort si patience signifie nouveaux pouvoirs. Les shurikens toujours dans ma main, j'essaye encore. Mais j'ai l'impression que mon pouvoir n'est pas suffisant. Je suis persévérante. Ou peut-être têtue. En tout cas, avec les conseils et encouragements d'Arrior, je continue. D'après lui, je suis trop concentrée. J'avoue ne pas vraiment comprendre comment on peut être trop concentrée. Il ajoute juste que j'y pense trop. Que je dois sentir ce pouvoir en moi, ne pas le forcer à s'exprimer. Je trouve ses explications un peu floues, mais je pense avoir compris l'idée. J'espère, tout du moins. Un nouvel essai, peu concluant. Je n'ai peut-être pas si bien compris, finalement. Ou peut-être que je n'y mets pas assez de magie. Je me concentre, encore une fois. Et cette fois, dans un vif éclat de lumière, ils disparaissent. Les shurikens disparaissent. Surprise d'abord, je commence à demander où ils peuvent être passé. Arrior à côté de moi se mets alors à rire, amusé. Il me réponds, toujours le rire aux lèvres.

« Dans ta dimension de poche, petite. La même que tu peux dès maintenant utiliser pour d'autres armes. »

Je n'aime pas trop son air moqueur. Bon, j'admets que je n'ai pas été très maligne. La surprise. Mais maintenant, du moins d'après le marchand, j'ai ouvert cette fameuse dimension de poche. J'ai réussi. Comment, je ne sais pas trop. Qu'il ne me demande pas de les faire réapparaître tout de suite. Je ne sais pas si je saurai. La seule chose à savoir, pour l'instant, c'est que j'ai réussi. Mais de toute façon, il n'a le temps de rien faire. Et je n'ai pas le temps nous plus d'être fière. Un bruit dans les buissons se fait entendre. Faisant s'arrêter Arrior, je me retourne vers la source du bruit. Une petite créature en sort alors.
[IMG]
Rien de bien méchant. Un petit monstre, semblable à une sorte de champignon mutant. Ce n'est rien de très puissant, d'après ce que j'en sais. Des petits monstres, que l'on trouve n'importe où dans Fiore. Sans m'inquiéter, je lève le bras. Activant ma magie, j'utilise mon Shadow Slash. Et la menace, si on peut la considérer comme telle, est anéantie. J'admets avoir eu un sursaut, en entendant les feuilles. Mais ce n'était pas un bandit. Il n'y a pas à s'en faire. Me tournant vers l'avant de la charrette, je m'apprête à dire au marchand de continuer. Un second mouvement me stoppe dans ma phrase.
[IMG]
Sortant des buissons, vif et silencieux, un loup. Gris, plutôt grand, quoique maigre. Et grognant et jappant comme s'il avait la rage. Je ne l'avais même pas remarquer, ces créatures savent se montrer discrète. Et maintenant, il bondit vers Arrior et son cheval.

« Attention! »

Tendant le bras, j'ai l'intention d'utiliser un sort. N'importe lequel, tant que je suis rapide. Mais au lieu d'un de mes sorts d'ombre, ce sont les shurikens qui réapparaissent. Et, lancés par la magie, ils filent vers l'animal et le coupent dans son élan. Wow, je viens de rappeler les armes. Juste une question de volonté. Comme il avait dit. Repoussé, le loup se relève bien vite. Pas instinct, je fais appel à ma magie, et mon sabre apparaît dans ma main. J'avance vers l'animal, encore un peu étourdi. Et d'un coup de sabre, je transperce son pelage de part en part. Il tombe d'un coup, immobile. Son poil gris se teinte alors d'écarlate. Au même titre que l'herbe sur laquelle il s'est effondré. Lui non plus, rien de très difficile pour moi. Mais ces loups sont une plaie, à surgir n'importe quand. Enfin bon, le mal est passé. Je me rends alors vraiment compte de tout ce qu'il vient de se passer. Les shurikens, que j'avais rangés. Les voilà pour la plupart plantés dans ce loup. Moi qui n'avais aucune idée de comment les faire apparaître. Et surtout, j'ai mon sabre dans ma main. Celui-là même que j'avais oublié ce matin, dans ma chambre, à l'auberge. Le voilà teinté du sang de cette pauvre bête. Je l'essuie dans l'herbe. Alors j'ai réussi, finalement. Et comme Arrior l'avait dit. Sans y penser. Juste instinctivement. J'ai eu besoin d'une arme, et j'ai pu l'appeler. C'est nouveau. Je ne l'ai fait que deux fois. Pourtant, cela me paraît déjà si familier. Et même si la joie et la fierté n'apparaissent pas clairement sur mon visage, elles sont bien dans mon cœur. C'est incroyable. Je me tourne vers Arrior. Ce dernier ne dit rien. Il ne semble même pas avoir eu peur de la menace précédente. Enfin, si on peut appeler ça une menace. Juste un petit sourire sur son visage. Suffisant, satisfait. Il ne dit rien, et hoche simplement la tête. Je m'incline légèrement. Sincèrement. Il m'a aidé. Vraiment. Il n'est pas mage, mais en sait énormément sur la magie, et tous cet univers. Je ne sais pas d'où il connait tant de chose. Surement de tous ses voyages. Mais ce sont ses connaissances qui m'ont permis de progresser. C'est ce qu'il me fallait.

« Merci monsieur. Et pardon d'avoir empreinté vos armes. »

Arrior laisse échapper un rire.

« Je t'en pris. Je te les offre volontiers. Tu en auras une meilleure utilité que moi. »

Et je le remercie encore. Nous repartons ensemble, sans oublier de s’occuper des cadavres de monstres. En rentrant, Arrior continue de parler. Il a bien compris que je ne parle pas facilement. Donc il parle de tout et de rien. Il me dit un peu ce qu'il sait de plus sur la magie. Mais ça ressemble à un cours d'école. Et je ne me souviens plus tellement des choses qu'il m'a expliquer. Il me raconte un peu encore des choses sur lui. Sa famille, certains de ses trajets. Je n'ai pas toujours eu l'oreille attentive. Mais au moins, il meuble pendant la fin du trajet. C'est moins gênant qu'un silence entre deux personnes marchant ensemble.

Une fois arrivés aux portes de Rosemary, c'est à son tour de me remercier. Petit sourire, un hochement de tête. Et nos chemins se séparent. Lui se dirige vers le "coin marchant" de la ville. Quant à moi, je me dirige d'abord vers l'auberge. Incertaine encore de ce que je vais faire du reste de la journée. M'approchant, je vois mon oiseau voler. Il a du passer par la fenêtre. Dès qu'il m’aperçoit, il vole vers moi et viens se poser sur mon épaule. Je pourrais monter à l'étage, m'occuper des affaires de la guilde. Je devrai, même. Mais, rejoignant Yami, je ne rentre pas tout de suite. Je sais que j'ai d'autres choses à faire, maintenant. Mais ça attendra. Je ne rentre pas immédiatement à la guilde. Traversant la ville, je me dirige vers mon coin favori. Rien de très spécial, mais j'aime bien cet endroit. Là où je vais toujours, lorsque j'ai besoin de réfléchir. Je grimpe, et m'y voilà. Assise dans mon arbre. Cachée entre les feuilles. Et mon oiseau noir s'envole. Je regarde, le bras tendu face à moi, le creux de ma main. Pensive, le regard fixe. Je repense à cette journée. A tout ce qu'il s'est passé. A ce nouveau pouvoir. Le même pouvoir que Sélès. Enfin non, pas exactement. Mais une même base. C'est peut-être une sorte de signe. Peut-être suis-je capable de suivre ses pas, finalement. Elle avait tant de puissance et tant de force. Tant de volonté. A avoir un pouvoir semblable, je me sens un peu plus proche d'elle. De tout ce qu'elle inspirait. Un peu moins peur. Même disparue, elle garde en nous une certaine présence. Cela me rassure un peu. Mais avec de nouvelles armes, associées à ma magie d'ombre. C'est maintenant le combo parfait. Le pouvoir qu'il me fallait. Pour protéger Rosemary. Pour protéger la guilde, et mes camarades. Je hoche la tête, serrant le poing. Maintenant, j'ai la puissance qu'il faut. Et même si j'ai toujours quelques doutes, je jure au moins de faire de mon mieux pour cette guilde. Je ferai mon maximum pour l'avenir de Wildrose Thorn. Je lève la tête, lentement, calmement. Je regarde le ciel bleu. Les nuages passent, filent avec le vent. Je vois Yami qui vole. Ombre noire sur les nuages de coton. Il tournoie autour de moi, autour de l'arbre dans lequel je suis perchée. Comme un gardien. Je respire, tranquillement.
Un nouveau pouvoir pour Wildrose Thorn
Le regard vide, je souris légèrement. Une nouvelle force pour détruire tout ce Mal.
Revenir en haut Aller en bas
https://letempsdesloups.forumsactifs.net
'Chi
L'admine^^ bourré au Red Bull qui criait au loouuuuup^^
'Chi


Age : 25
Messages : 154
Date d'inscription : 28/06/2010
Rang : Admin

RP Entrainement(s) Empty
MessageSujet: Re: RP Entrainement(s)   RP Entrainement(s) Icon_minitimeVen 15 Juil - 22:33


Premier arrêt au Mont Hakobe. Presque une semaine que je suis là-bas, squattant notre cachette sur les lieux. Une ancienne planque de Wildrose Thorn, qui reste malgré tout bien utilisable. Tout était clean quand je suis arrivée. Les couchettes faites et les frigos pleins, pour faire court. Je n'avais rien à faire. Pas même de réserve à acheter. J'avais prévu de rester quelques jours ici. Histoire de n'avoir aucun frais. Parce que devoir payer une auberge à presque chaque nuit, ça devient compliqué. Je vais devoir me débrouiller autrement si je veux continuer comme ça. Mes quelques jours se sont vites transformés en une bonne semaine. Et je ne vais pas non plus passer ma vie ici. Il va falloir que je songe à partir. Tant pis pour l'argent. Enfin, en vérité, le manque de moyen n'est pas la seule raison de ma venue, à l'origine. J'avais cru comprendre que Jacen était dans le coin. Pourquoi, je n'en sais rien. Je ne le suis pas à la trace. Mais après plusieurs semaines sans aucune nouvelle.. S'il est passé par le Mont, il est forcément passé par le repère. Et puis, ce n'est pas lui qui comptait faire le tour de nos planques un peu partout dans Fiore? Donc il y aurai forcément un signe de vie. Un signe de lui, aussi insignifiant soit-il. Mais non. L'endroit était désert quand je suis arrivé. Comme si personne n'y avait mit les pieds depuis un bon moment. Ou bien quelqu'un de très méticuleux, qui a tout remis à sa place exacte. Ça ne me paraît pas vraiment le style de Jacen. Ou plutôt si, mais pas sans me laisser un mot. Après, je peux toujours me tromper. Mais dans tous les cas, j'imagine au final que pour lui, donner signe de vie, me donner signe de vie, ce n'est pas une priorité. Enfin bon, ça ne change rien au fait que j'avais prévu de rester ici quelques jours.

Et aujourd'hui, je descends au village. Il faut que je refasse quelques réserves avant de partir. Pour la planque, et pour la suite de mon errance. Village est un petit mot, c'est plus une ville. Une ville relativement petite. Mais une ville quand même. Les habitants ne manquent de rien. Toute la nourriture et les habits dont on peut avoir besoin. Mais par contre, il n'y a qu'un seul magasin d'arme. Je fais vite mes stocks, avant de m'approcher de ce magasin. J'entre, d'abord enjouée. Je ne roule pas sur l'or, mais je devrai avoir assez pour m'offrir une petite arme. Même insignifiante, une arme reste une arme. Surtout si je dois me retrouver seule. Autant être bien équipée. Je regarde les différentes. Posées sur des comptoirs pour certaines, sur des étagères pour d'autres. Des superbes outils, qui valent le coup d'œil. Je repère d'ailleurs un bel arc. Accroché au mur, derrière le comptoir. Grand, le bois noir et la corde bandée. Le carquois est accroché non loin, rempli d'une quinzaine de flèches aux couleurs variées. Une partie ont la pointe blanche, d'autres ont les pointes bleus cyan, et les dernières semblent être en acier gris classique. Je ne sais pas trop pourquoi. Mais c'est assez stylisé, et sûrement utile pour quelque chose. Dans tous les cas, ça m'intéresse. Je m'avance donc vers le vendeur, prête à sortir l'argent. Souriante.

« Excusez-moi, c'est combien pour votre arc? »
« Pas grand chose, la modeste somme de 1,500,000 jewels. »

Il me le dit, de la manière la plus naturelle du monde. Je ne réagis pas de suite. Quelques secondes passent. Le temps que je comprenne vraiment. Ce n'est pas une blague, c'est le vrai prix de cette bricole. Mon visage se décompose presque. Puis je laisse exploser ma stupeur.

« Vous êtes sérieux? Et vous espérez le vendre un jour? »

Lui hausse simplement les épaules.

« Si mes prix ne vous conviennent pas, vous n'avez qu'à partir. »

Je grommèle une injure, avant de repartir, bredouille. Quel arnaqueur. Quel rapace. Quel bel escroc. Qu'il ne s'étonne pas de l'échec de son commerce. Avec ce comportement, il ne va attirer que les bourgeois, ou les voleurs. Et dans cette région, je ne vois pas beaucoup de bourgeois. Enfin, ce ne sont plus mes affaires. Je suis entrée tête haute et je repars tête basse. Je n'ai plus qu'à retourner à la planque, remplir le frigo et partir ailleurs. Encore une journée qui va me servir à rien. Je fais quelques pas hors du magasin lorsque j'entends une voix qui m'appelle. Je mets un instant à réagir, n'étant pas appelée par mon prénom. Ni le vrai ni celui d'empreint. Je me retourne, pour voir un jeune garçon. Les cheveux rouges, les yeux ambrés. Plutôt grand, et je pense à peine plus âgé que moi. Il est adossé au mur d'une maison. Et avance vers moi quand je me retourne. Il entame la conversation.

« Salut. Je vois que tu as rencontré notre aimable armurier. »

Insistant bien sur le mon "aimable". Je comprends bien qu'il n'éprouve aucune sympathie à l'égard de ce type. Tout comme moi. Et peut-être même moins que moi. Je ressens presque une certaine colère. Ce garçon ne vient pas me voir pour rien. Il veut quelque chose. Et je veux bien savoir quoi. Je lui réponds, un faux sourire à peine camouflé.

« Aimable c'est le mot, oui... »
« Tu n'es pas du coin toi, n'est-ce pas? »
« Non en effet. »

Il me fixe un instant. Un silence de quelques secondes s'installe.

« Moi c'est Kellan, habitant de cette agréable ville. »
« Et moi Yoake, mercenaire sans frontière. »

Il hoche la tête. Les présentations sont maintenant faites. Et avant qu'il reprenne la parole, je parle. Un petit sourire.

« Tu voulais quelque chose, non? »
« A vrai dire, j'ai un différent à régler avec le type de ce magasin. Et j'ai pensé que tu pourrais m'aider.. »

Il jete un regard autour de lui, avant d'ajouter.

« Viens avec moi si ça t'intéresse, on va en parler chez moi. »

Je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas si je peux avoir confiance en ce gars. Je ne le connais pas, et je pourrais très bien me retrouver dans un piège de voleur. Mais en même temps, je ne peux pas cracher sur une offre de travail. Je ne peux pas faire que errer dans Fiore sans aucun but. Il commence à partir. Et j'hésite encore un peu. Je m'enfonce peut-être dans un bourbier, tout comme ça peut être une balade. Tant pis, je suis curieuse de savoir ce qu'il veut. Et même si ça devait tourner mal, je pense avoir assez de pouvoir pour m'en sortir sans trop de problème. D'un pas assuré, je le suis. Et lui me guide jusque chez lui.

Une fois posés, je l'écoute me raconter son histoire. Il vient d'une famille modeste de paysans. Sans trop de richesse. Il a déjà commis quelques crimes accompagnés des gens des villages voisins, notamment du vol, pour lesquels il a payé. Maintenant, il essaye de vivre dans ce village calmement, tranquillement, de ses propres moyens. Et il ne s'en sort pas si mal. Tout ce qu'il a, c'est un héritage de famille. Un livre, épais comme un dictionnaire. Quelques ornements, une petite pierre incrustée dans la couverture.Il ne veux pas me dire ce qu'il y a dedans, mais ça à l'air important. Et quelques anneaux. Une demi-douzaine, de belles pièces, et pareils, de beaux ornements. Ce n'est rien d'extraordinaire. Ça ne lui permettrait pas d'être riche. Quoique... Mais cette valeur n'a rien à voir avec la valeur sentimentale qu'accorde Kellan à ces objets. C'est tout ce qu'il lui reste comme héritage. Et il y tiens énormément. Je le vois, rien qu'à sa façon d'en parler. Enfin, c'est ce qu'il était censé avoir comme héritage. Ses parents sont morts y il a plusieurs années maintenant. Et cet héritage avait été confié au gérant du magasin d'armes. Pour les rendre à Kellan le moment venu. Ça fait maintenant plusieurs années que le moment est passé. Et il a toujours refusé de lui rendre. Niant complètement la légitimité de Kellan à les récupérer. Et maintenant, il les entrepose comme vitrine, comme objets phares de son magasin. Il cherche surement à les revendre au meilleurs prix possible. En plus d'être un escroc, c'est un véritable avare. J'attends malgré tout qu'il me le dise lui-même, mais je comprends bien vite ce que Kellan attends de moi. Il souhaite simplement que je les récupère. Pour rendre à César ce qui lui appartient. Et je comprends totalement sa demande. Mais je ne peux pas le racheter pour lui. Je ne l'aurais jamais fait de toute façon. Ça implique donc qu'il faut que je lui vole. J'y réfléchis un instant. Je sais que le vol n'entre pas dans les principes que je défendais. Ca reste une forme de crime. Et puis, ce n'est pas dans mes habitudes. Mais voler quelque chose qui a été volé.. ce n'est plus vraiment du vol. Plutôt une remise en ordre des choses. Face à mon silence, il me propose alors de me servir aussi. Si jamais quelque chose me tentait. Dans un magasin d'arme, je trouverai forcément mon bonheur. C'est un offre alléchante. Je me suis rouillée pendant ces derniers mois, à voir notre guilde s'effondrer sur elle-même, sans rien faire. Si je n'occupe pas mon esprit avec quelque chose, je vais devenir folle. A me retrouver toute seule. Et l'apprentissage de la maîtrise d'une arme est un parfait passe-temps. Je ne sais pas encore si j'appliquerai son offre. Mais dans tous les cas, je récupèrerai son héritage. Je prends la parole.

« Je suis prête à t'aider. Juste loge moi jusque là et trouve moi quelques provisions, que je tienne jusqu'au prochain village. Et tes "amis du crimes", donne moi quelques contacts. Des qui seraient prêt à fouiner et à garder un œil dans la région pour moi. »

On a toujours besoin de contacts près des planques. Lui hoche la tête, sans broncher.

« Tout ce que tu veux, tant que tu reviens avec ces objets. »

Je laisse passer quelques secondes de silence, avant de reprendre la parole. La voix posée, me voulant presque menaçante.

« J'espère que tu n'essayes pas de m'arnaquer. Tu n'aimerais pas avoir à faire à moi.. »

Je le regarde, intensément. J'essaye de lire dans ses yeux, sur son visage. Cette affaire m'a l'air des plus simples et des plus basiques. Mais je ne veux pas me retrouver dans un bourbier sans fond, à essayer de m'en sortir. Je ne peux pas me le permettre, pas maintenant. Et puis je ne saurais pas comment m'en sortir. Et je n'aurai personne pour m'en sortir. Je fais ce qui est juste. Ce qui me semble juste, tout du moins. Mais ça n'empêche pas que je risque d'avoir quelques petits problèmes. Je veux au mieux assurer mes arrières.

« Non, sois rassurée. J'ai pas besoin de nouvelles emmerdes.. »

J'hoche la tête, silencieuse. Ça je veux bien le croire. Il passe ensuite l'après-midi à me présenter le coup. Il m'explique où est entreposé son héritage. Me propose certains plans pour entrer dans le magasin. De toute façon, c'est tout vu. J'entre grâce à ma magie, je récupère les objets et je ressors. Aussi simple que ça. J'attends que la nuit arrive, me reposant chez lui, ou me promenant un peu dans les alentours. De longues heures à attendre. Et lorsque le soleil sombre enfin, je commence à m'agiter. Les gens rentrent et se couchent. Moi je m'apprête à partir. Je laisse mon sac chez Kellan. Et demande à mon corbeau de m'attendre ici. Ce ne sera pas très long de toute manière.

Je sors et m'avance vers le magasin, m'assurant d'abord qu'il n'y personne comme témoin. Ce serai bête de tout gâcher à cause de ça. Je vois parfaitement bien grâce à mon sort de vision, et j'entre dans le magasin. La porte est verrouillée, mais ce n'est pas un problème. Je longe le mur grâce à ma magie, et j'entre. Ni vue ni connue, aucune effraction. Je suis bien les indications de Kellan, pour trouver l'arrière boutique. Je ne tombe pas du premier coup sur ce que je cherche. Je suis obligé de fouiller un peu. Des les tirroirs, les placards. Je fais tout le tour, m'attardant sur chaque vitrine. Je trouve enfin ce que je veux, planqué sous une coupole de verre. Le livre posé à plat. Et les anneaux dans une coupelle de bronze. Je soulève la coupole et met le livre et les bijoux dans un petit sac. A final, c'était simple et rapide. Il ne me reste plus qu'à ressortir. Je pars de l'arrière boutique et passe devant toutes les vitrines d'armes. Plus rien ne me retiens.

Je m'apprête à sortir, et j'aperçois du coin de l’œil ce fameux arc. Là même où je l'ai vu, plus tôt dans la journée. J'hésite un instant. J'ai ce que Kellan voulait. Je n'ai plus qu'à sortir et le rejoindre. Je lui rend ce fameux livre et les anneaux, héritages de sa famille. Et lui me donne argent et provisions, ainsi que quelques contacts qui peuvent m'aider. Je repars comme je suis venue, discrètement. Mais les mains vides. Et en même temps, c'est lui qui m'a dit de ne pas hésiter si je voulais emmener une broutille. Mais est-ce vraiment une broutille qu'un arc à 1,500,000 jewels? Le bois est si commun, ce prix me paraît tellement abusif.. Aller tant pis. Je n'ai plus de comptes à rendre. Je suis toute seule. C'est la loi de la jungle maintenant, je n'ai plus de morale à laquelle je dois me tenir. Et au point où j'en suis. Je ne remettrai plus les pieds ici de toute manière. Je m'avance et saute par dessus le comptoir. L'arc est plutôt haut. Mais j'arrive à le décrocher, malgré ma petite taille. J'en profite pour piquer également le carquois et la quinzaine de flèches. Un arc sans flèches est inutile de toute manière. Je repasse de l'autre côté du comptoir. Un petit sourire sur les lèvres. Ça c'est pour tes arnaques, escrocs. Il aura l'air fin, le lendemain, lorsqu'il viendra ouvrir boutique. Avec l'une de ses pièces maîtresses, celle qu'il exposait fièrement derrière son comptoir, disparue. J'aimerai bien voir sa tête. Quel dommage, j'aurais déjà filé. J'imagine déjà son visage se décomposer. Ses yeux et son regard hautain bien déçu. 1,500,000 jewels qu'il ne gagneras pas. À cette pensée, mon sourire s'agrandit. C'est un peu sadique, mais j'aime ça. Enfin bref, il faut bien que je sorte d'ici tout de même. J'utilise ma magie des ombres, pour m'aider à m'échapper de là. Accompagnée de tous mes butins, je sors enfin du bâtiment. Kellan m'attend plus loin, derrière la remise, à la sortie du village. Il est temps de rejoindre mon "associé".

Je le retrouve. Et une fois à bonne distance, je lui envoie le sac, qu'il rattrape de mains fermes. Le pesant, jetant un rapide coup d'œil à l'intérieur. Il veut sûrement s'assurer de son contenu. Je lève les yeux au ciel. Comme si j'avais rien d'autre à faire que de lui faire un coup. Il soupire, soulagé. Se tournant vers moi. Le regard vraiment sincère.

« Merci, du fond du cœur. »
« Un deal est un deal. »

Et je m'apprête à partir. Il me semble me rappeler d'où se situe sa maison. Cette petite augmentation du taux d'adrénaline m'a fatiguée. Et je ne serai pas contre un peu de repos. Je n'ai envie que d'une chose, m'écrouler dans son canapé. Lui attends quelques secondes. Sans bouger, il me regarde d'abord. Puis regarde dans ma main.

« Je vois que tu n'es pas ressortie les mains vides. »

Bien vu en effet. Je hausse les épaules, un petit sourire. L'air de rien, comme un ange.

« Tu m'as dis de prendre ce que je voulais. »

À son tour de rire. Il n'imaginait sûrement pas que je prenne son indication à la lettre.

« C'est vrai. Montre-moi cet arc? ... Ça m'a l'air d'être un bon coup. On verra ça mieux chez moi. »

Il le regarde rapidement avant de me le rendre. Je hoche la tête. Et on repart ensemble. Une fois calmement posé chez lui, il planque son sac. Il préfère s'occuper de tout ça demain. Il me demande ma nouvelle arme. Je lui tends, et il l'examine plus attentivement. Et reprends la paroles après quelques minutes. L'air assez surpris.

« Shit t'as vraiment l'oeil toi! Tes flèches.. ces pointes bleus te permettent d'utiliser un pouvoir glace. Et ces blanches, un pouvoir de lumière. »

Mais c'est qu'il s'y connait un peu au final. Je ne le pensais pas, honnêtement. Mais je suis surprise, et en bien. De plus, il m'apprends une bonne nouvelle. Je n'ai plus qu'à apprendre à tirer maintenant. Ça viendra avec le temps, je n'en doute pas. J'étais sûr que cet arc était spécial. Peut-être qu'il valait vraiment son prix finalement.. ou peut-être pas. Ça n'en restait pas moins une vraie arnaque. Quoi qu'il en soit, je suis bien contente d'avoir récupéré ce petit bijou. Il va rejoindre ma collection d'arme, et je vais le garder bien au chaud. Jusqu’à ce qu'il trouve son utilité. J'ai encore bien assez de place pour tout un arsenal. Je le prend dans une main, mon carquois rempli dans l'autre. Et je les range tous deux dans ma dimension. Avec toutes mes autres armes. Maintenant ils sont à moi, ce n'est plus négociable. Je lâche alors un petit bâillement. Et Kellan hoche la tête. Un petit sourire compréhensif.

« T'as raison, allons nous coucher. »

Je reste sur le canapé, et lui repart dans sa chambre. Alors que je m'allonge, je l'entends un peu marcher dans toute la maison. Je le vois d'un œil très somnolent me préparer ce que je lui avait demandé. Et je tombe dans le sommeil.

Je me réveille le lendemain, tôt dans la matinée. Le soleil se lève à peine. Il doit encore il y avoir quelques étoiles dans le ciel. Ce dernier n'est pour l'instant qu'une peinture de rose, bleu et orange, parsemé de quelques nuages blancs. Il est tôt, je ne suis même pas sûre que le coq ait déjà chanter. Kellan, lui, n'est pas encore levé. Il dort encore. Je l'entends presque ronfler à travers le mur. Il n'a pas fait le plus gros du boulot hier soir. Mais je comprends que le soulagement le fasse dormir. Il faut bien qu'il se repose un peu. Moi je suis déjà fraîche. Et je ne vais pas l'attendre. Je l'ai prévenu que je partirai aux aurores. Je préfère partir de cet petite ville avant que le conflit interne ne commence. Et je crois que c'est ce qu'il a prévu de faire également. C'est ce qu'il y a de mieux, pour lui comme pour moi. Faire profil bas. Partir loin de cette ville où nos visages risquent d'être cherchés pour un bout de temps. Le temps que les gens oublient un peu cette histoire de vol. J'appelle Yami silencieusement. Je ne veux pas réveiller mon hôte. Mon corbeau lui aussi était en train de dormir. Je dois l'appeler plusieurs fois, avant qu'il ne daigne enfin sortir la tête de sous son aile. Les gars, quels paresseux! Enfin réveillé, il s'envole lentement et se traine jusqu'à moi. Il vient s'installer dans ma capuche. Et je le sens se remettre en boule. Cette petite créature de plumes n'est vraiment pas du matin. Je soupire, amusée. J'aurai un petit poids dans la nuque, le temps qu'il finisse sa nuit. Pas grave, ça ne me dérange pas. Mettant mon sac à l'épaule, et prenant ce que m'avait préparer Kellan, je pars. Claquant sans bruit la porte d'entrée. Je repars, sans vraiment de direction. Je peux peut-être me diriger vers Akane. Voir dans notre planque, je sais qu'on en a une là-bas. Et pourquoi pas profiter un peu de la plage par la même occasion. Mettre un peu de doré sur cette peau si pâle.. Ce ne serai pas une si mauvaise idée. Et l'air marin me ferai sans doute le plus grand bien. Aller, va pour Akane Beach! C'est un peu plus vers le sud. Et il me semble que c'est... Par là! Je devrai peut-être aussi passer par Magnolia tiens. C'est sur le chemin, et c'est une ville que j'ai toujours voulu visiter. Ma direction est tracée pour les prochaines semaines. J'avance donc vers mes nouvelles destinations.
Revenir en haut Aller en bas
https://letempsdesloups.forumsactifs.net
'Chi
L'admine^^ bourré au Red Bull qui criait au loouuuuup^^
'Chi


Age : 25
Messages : 154
Date d'inscription : 28/06/2010
Rang : Admin

RP Entrainement(s) Empty
MessageSujet: Re: RP Entrainement(s)   RP Entrainement(s) Icon_minitimeLun 29 Aoû - 21:51


Je regarde au loin les petites maisons. Le vent de la plaine m’apporte la bonne odeur des roses. Rien n’a vraiment changé. Tout semble pareil. Les couleurs, le temps, le ciel. C’est comme si ce petit coin de paradis s’était perdu dans l’espace temps. Toujours les mêmes gens, toujours la même joie, toujours les mêmes sourires. Et pourtant… Des semaines. Des mois même. Peut-être même un an ? Cela faisait bien trop longtemps que je n’étais pas revenu ici, à Rosemary. Mon village. Celui de ma seconde famille. Celle qui m’a vue grandir. Peut-être pas en âge. Mais sûrement en maturité. J’ai appris tellement de cette autre famille. L’amitié, la reconnaissance, la confiance en ses camarades. L’amour… Ce village, dans lequel reposent tant de bons souvenirs. Tant de choses que j’ai vécu. C’est ici, le cœur de ce qui m’est arrivé de mieux. Et c’est pour ça que je me refusais d’y retourner. Ce village… il représente beaucoup trop pour moi. Trop de choses qui ne seront plus jamais. Alors pourquoi suis-je là ? Pourquoi je reviens dans cette ville, que je ne voulais qu’oublier ? Un seul mot. Ou plutôt, un seul nom. Jacen. L’espion, le pistomancien. Mon camarade. Oui, je suis inquiète. En colère, pour son silence. Pour l’absence de trace me permettant de le suivre. Mais inquiète. Morte d’inquiétude. Aucune nouvelle. Pas une seule depuis des mois. Depuis que tout s’est arrêté pour Wildrose Thorn. Disparu. J’ai fouillé dans toutes les planques existantes. Sa maison, ici, à Rosemary, est ma dernière chance. Après des semaines d’errance, il est la seule chose à laquelle je peux encore me raccrocher. Et par son absence.. Je crois que je suis en train de devenir folle. J’entendrai presque des voix dans ma tête. Je perds l’espoir. On raconte la mort de plusieurs mages très puissants, pour la plupart solitaires. Certains étaient équipés d’armes à feu. J’ai arrêté d’écouter les ragots à partir de là. Toutes ces fausses informations. Toutes ces rumeurs. Elles m’ont fait trop peur. Je ne veux plus les croire. Je me refuse d’imaginer le pire. Pas pour l’instant. Pas tant que je n’aurais pas son corps sous les yeux. Et son sang sur mes mains.

J’avance, à travers la ville. Non, rien n’a changé. Je marche vite. Je n’ai aucune envie de m’attarder. J’avance, vers sa maison. Sans hésitation. Je sais très bien où elle se situe. Je m’en rappelle parfaitement. Malgré n’y être allée qu’une seule et unique fois… Je suis face à la porte. Son grand dojo. Plus une salle d’entraînement qu’une maison. Mais ça n’a rien de surprenant venant de lui. Je reste sur le seuil. Une seconde, deux secondes, trois secondes. Une minute. J’hésite. Et s’il n’était pas là ? Et si sa maison n’était pas juste déserte, mais aussi complètement vide ? Comment admettre à quel point ça m’atteindrai ? Je n’y pourrais rien, de toute façon. Je n’aurais plus qu’à vivre avec. Mais le pourrais-je.. Je secoue la tête. Laisse au loin tes idées noires. Ce n’est pas le moment. Je pousse la porte et entre. Mais il n’y a rien. Le silence qui m’accueille ne me laisse aucun doute. Personne. Que du vide.  Je fais tout de même un tour de la maison. La grande salle d’entraînement, la chambre, la salle de bain. Personne nulle part. Certains meubles sont recouverts. Les plus précieux, sûrement. Le lieu est inhabité. L’étagère où était posée la photo prend même la poussière. Je soupire. Un nouvel échec. Je ne sais plus quoi faire. Il n’y a plus rien à faire. Je me dirige vers la sortie. La porte est encore entr'ouverte. Je vois une ombre, venant de l’extérieur. Des bruits de pas. Quelqu’un entre. Qui ose ? Je me cache, au bout du hall d’entrée. La porte grince, en s’ouvrant. Des pas, encore. J’entends sa voix.

« ... Jacen, c’est toi ? T’es de retour ? »

C’est un homme. Sûrement un gars du village. Il a du voir la porte à moitié ouverte. Je ne sors pas. Pas tout de suite. Je reste cachée. Il avance. Lentement, sans faire trop de bruit. Mon esprit se réveille. Il a appelé Jacen. Peut-être qu’il l’a vu. Peut-être qu’il le connaît. Peut-être même qu’il est passé récemment. Il oserait revenir ici sans me prévenir ? Cette simple idée me met hors de moi. Je ne cherche même pas à savoir si ce que je pense est vrai. L’homme arrive à ma hauteur. Sans me voir. Je l’attrape par l’épaule. Un mouvement brusque. Je le renverse à terre. Sortant mon sabre. Je le maintien à terre. La lame à quelques centimètres de la gorge. Sans appuyer, juste pour le tenir. Il cri. Un cri de surprise. Étouffé. Je le regarde, droit dans les yeux. Il n’a pas l’air d’avoir si peur. Il a l’air de réfléchir. Je ne saurai pas dire à quoi. Je parle. J’essaye de rester calme. Ma voix tremble un peu.

« Où est-il ? »

Il me regarde, avec de plus en plus d’insistance.

« Mais tu es.. »
« Où est-il ? Où est Jacen ? »

J’appuie sur mon sabre. Sans même m’en rendre compte. Je ne veux qu’une réponse. Et je ne l’obtiens pas. J’appuie, inconsciemment, par habitude. Je ne jure que par elle depuis que je suis partie. Je redeviens celle que j’étais avant. Une peu plus impulsive, un peu plus violente, plus seule. Je ne bouge pas. Lui non plus. Personne ne parle. Pas un mot. On n’entends que le bruit de nos respirations. Et au loin, les bruits du village. Il n’a toujours pas peur. Je le voit dans ses yeux. Il attend, c’est tout.

Je cligne des yeux. Une fois, deux fois. Comme si je me réveillais. Je regarde autour de moi. Je me regarde. Je vois mes mains. Mon épée frôlant sa peau. Menaçant sa gorge. Je suis l’agresseur d’un simple villageois. Mais qu’est-ce que je fais…? Je retire ma lame. La faisant disparaître immédiatement. Et je m’écarte. Je m’éloigne. Un mouvement brusque, rapide. Et un « Désolé ! » hâtif, soufflé, mais très audible. Quelques pas en arrière. Soudain, c’est moi qui ai peur. Quelle ironie. J’ai peur du villageois. De sa réaction. Qu’est-ce qu’il va faire ? Fuir, alerter le village..  ou me laisser partir. L’homme se racle la gorge, puis se relève, lentement. Je me relève aussi, restant en retrait. À plusieurs pas de lui. Il me regarde quelques secondes, dans les yeux. Je ne dis rien. Le fixant également, un peu anxieuse. Il sourit, amicalement. Avant de prendre la parole.

« Il y a presque deux ans que je ne t’avais pas vu si craintive. Ça me rappelle ta toute première arrivée ici. Tu as bien changé, j’ai failli ne pas te reconnaître, jeune rose. »

Je n’ai pas traîné tant que ça dans le villages. Et je n’ai pas fait beaucoup de rencontre. Je passais tout mon temps à l’auberge, où j’avais une chambre. Les seules fois où je sortais, c’était pour des missions. Vu la manière dont il me parle.. C’est lui, l’un des hommes qui m’ont attrapés lors de ma première venue à Rosemary, alors que j’essayais de voler un marchand. C’est d’ailleurs eux qui m’avaient amenés aux autorités du village, aka Sélès à ce moment. Finalement, c’est un peu lui l’origine de mon passage à Wildrose. C’est presque amusant vu comme ça.

« Je suis désolé, je ne sais pas ce qu’il m’a pris. Je ne voulais pas vous attaquer, je suis… un peu perdue. »
« Alors tu n’as pas tant changé. »

Il sourit. Aucune rancœur. Cet incident semble même déjà oublié. Cet homme est, à l’image de tout le village, empli de gentillesse. Malgré ce que j’ai fait ou failli faire, il me parle avec amitié et calme. C’est comme si je n’avais rien fait. Tous ne sont pas si compréhensifs. J’ai eu de la chance que lui vienne jeter un coup d’œil chez mon ancien camarade. On parle un peu pendant quelques minutes. Je lui demande ce que devient le village. Si tout va bien depuis que toutes les roses sont parties. Après un moment, un petit silence, il prends la parole.

« Si Jacen revient, je le préviendrai de ton passage. »

Je reste silencieuse un instant. Est-ce vraiment important, au final ? Après tout, ce n’est pas comme s’il me demandais. Et puis, j’en ai marre de perdre mon temps à chercher pour rien. Il est grand temps que je passe à autre chose.

« .. Non, pas besoin. Ce n’est plus nécessaire. »

Il hoche la tête, compréhensif. Sans me questionner. Puis il continue.

« Sache que peu importe tes états d’âmes, tu seras toujours la bienvenue ici, jeune rose. »
« Merci, mais je ne veux pas causer d’ennui à ce village. Et puis, j’ai encore pleins de choses à faire et à voir. »

Il hoche la tête, une seconde fois.

« Bien, alors je te laisse. Bon voyage. »

Il finit, avant de se retourner. Un sourire et un petit clin d’œil, puis il repart. Calmement, comme il est entré. Refermant même la porte derrière lui. Le silence et le noir reviennent. Je suis de nouveau seule dans ce grand dojo. Je traverse une à une les salles de la maison. L’entrée de l’homme m’a surprise. Mais à vrai dire, pendant que je lui parlais, j’ai eu une idée. Ma première arrivée à Rosemary s’est faite à cause d’un vol. Autant faire ses adieux sur le même ton. Lorsque j’ai dormi chez lui, il m’a parlé de plusieurs armes qu’il avait gagné ou récupéré. Je n’y avait pas trop prêté attention premièrement. Mais après réflexion, il y en a bien une qui m’intéresse. Il m’avait parlé d’un lance, magnifique Naginata, aux pouvoirs de foudre. Et en combat, c’est un élément bien utile. Maintenant qu’il a disparu des alentours de Rosemary, il n’en a sûrement plus l’utilité. Et une arme telle que celle-là ne mérite pas de pourrir dans un étui. Je vais m’en occuper pour lui. Ce n’est pas vraiment un vol. Disons, plutôt un emprunt. Je me ballade encore chaque chambre, chaque salle, à la recherche de l’arme. Je ne sais pas précisément où elle est. Mais je sentirai sûrement sa magie, en entrant dans la même pièce. C’est pour ça que je cherche dans chaque recoin de la maison. Sans succès pendant quelques minutes. Puis, en entrant dans une pièce quelconque, je sens légèrement une force magique. Faible, après tout ce n'est qu'un objet. Mais je sens bien quelque chose. Cette pièce est pas mal bordélique. Des cartons dans tous les sens. Surement une espèce de gros débarras. Mais pourquoi mettre une arme ici? Peut-être pour qu'elle soit à l'abri, justement. Après tout, on ne pense pas toujours à chercher dans un vieux débarras. Alors j'entre, et je me mets à fouiller un peu partout. Je regarde entre chaque objet, chaque carton. Puis je trouve dans un coin un étui, plutôt grand, peut-être même plus grand que moi. J'enlève un peu la poussière présente sur le dessus. Je suis bien contente de découvrir la lance lorsque j’ouvre cet étui. Elle est vraiment belle. Le manche argent, incrusté de magnifiques motifs dorée. La lame est fine et légèrement incurvée. Légère, elle sera parfaite pour le combat. Et je vois sa pierre, cette lacryma de foudre. Je la fais disparaître. Et elle devient alors de manière plus ou moins officielle mon arme. Ce n'est pas vraiment un vol, c'est plus un emprunt. Ce n'est pas si grave. Et je sens qu'elle me servira bien assez tôt.

Je souris alors, en apercevant l’étui vide. Un petit sourire malin. Personne ne dira à Jacen que je suis revenue. Ce ne sera pas nécessaire. Il le verra de lui-même. Quand il réalisera que cette arme, cette lance n’est plus là. Et qu’il ne restera rien de plus qu’une plume dans l’étui. Une plume noire, ma seule signature. Peut-être il comprendra, mais si non.. Les retrouvailles n’en seront que plus amusante. Je quitte la salle, tournant le dos à l’étui, laissé ouvert. S’il est encore vivant, je veux être sûr qu’il soit au courant. Ce sera mon dernière message. Autant qu’il le voit, et au mieux qu’il le comprenne. Maintenant que j’ai ce qu’il me faut, je n’ai plus rien à faire ici. Je me dirige  vers la grande porte. Alors que je sors de sa maison, j’entends mon corbeau croasser. Un bruit fort, à plusieurs reprises. Une expression de la colère. Lui aussi aimait bien Jacen. J’imagine que l’idée que je le vole ne lui plaît pas trop. Même si, comme je l’ai dit, ce n’est pas vraiment un vol. Je réponds sèchement, avant de repartir.

« Quoi, ça ne te plaît pas que je fasse ça ? Tu me connais, il fallait y penser avant de devenir mon compagnon de toujours. »

Et puis, après tout, c’est ce qu’on m’a toujours dit : ne vole que tes amis, ils te le pardonneront.
Revenir en haut Aller en bas
https://letempsdesloups.forumsactifs.net
Contenu sponsorisé





RP Entrainement(s) Empty
MessageSujet: Re: RP Entrainement(s)   RP Entrainement(s) Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
RP Entrainement(s)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
MyText :: Les Terres Libres :: Le Village Bipèdes-
Sauter vers: