RP impro w/ Naz

Mon sabre à la ceinture, et mon oiseau sur l'épaule, je continue de marcher. Voyager, il n'y a que ça de vrai. Voyager seule, aller où bon nous semble. Se sentir libre, n'avoir personne derrière nous. C'est un sentiment extraordinaire. Et même si j'ai une Master derrière moi, je sais que j'ai cette liberté. Je suis libres de mes mouvements. Libres de mes actes. C'est très bien comme ça. Et je peux voyager où je veux, quand je veux. J'imagine que c'est du à notre statut de guilde indépendante. Nous avons moins de restrictions, moins d’obligations que toutes ces guildes officielles. Et j'aime ça. Je découvre des villes, qui sont si différentes de mon village natal. Même des plus grandes villes. Plus visitées que Rosemary, qui se reforge de jours en jours. Je m'y promène librement. Tant que je ne me fais pas trop remarquer, ou que je ne trahis pas Wildrose, il n'y a pas de problème. Et aujourd'hui, je suis dans une de ces plutôt grandes villes. Là où mes pas m'ont emmenés. Une ville plus à l'est, portant l'emblème d'une de ces guildes légales. Si je ne me trompe pas, il s'agit du siège de la guilde de Lamia Scale. Bien entendu, je les connais. Même si je n'ai jamais eu l'occasion de traiter avec eux. Je ne connais ni ses membres, ni ses activités. Mais j'en ai déjà entendu parler. Mais je n'ai pas de soucis à me faire avec eux. Ils n'ont aucune raison de me vouloir quelque chose. Il ne manquerait plus qu'un de ses membres me tombe dessus. Je n'ai pas vraiment besoin de ça. Enfin bon. Cette ville m'a l'air bien sympathique. Je peux au moins prendre le temps de la visiter un peu! Je ne vais presque jamais dans des plus grandes villes. J'entre donc dans Crescentia.

C'est vraiment une belle ville. Si seulement mon "frère" était là. Il l'aurait surement adorée. Grande, belle, animée. Rien à voir avec là d'où on vient. Il doit toujours se passer quelque chose d'amusant ici. D'ailleurs, quand j'y repense, c'est bien Lamia Scale qui était à l'origine du Magic Show, ce grand spectacle-duel d'il y a quelques mois déjà. Il parait que c'était beau. J'y serai peut-être allé, dans des circonstances différentes. Et je l'y aurait emmené. Mais bon, tant pis. Ça devait malgré tout être un joli Show. Je continue ma visite de cette ville. Visite intéressante. Yami reste caché dans ma capuche. Dans la nature, il n'y a pas de problème. Mais quand il y a du monde, je préfère le garder près de moi. Et lui aussi. M'avançant dans une rue, j’aperçois de petits étalages de babioles. J'observe un instant. Il y en a de bien belle, c'est sur. Mais malheureusement, je ne peux pas me permettre ce genre de dépense. Je passe donc mon chemin, et rentre dans un bar-auberge un peu plus loin. Pas trop grand, quelques personnes y ont déjà pris place. Les gens n'ont pas l'air trop énervant. Une ambiance encore calme et agréable. Je regarde le tableau des prix à l'entrée. En plus, il n'est pas trop cher. C'est parfait. Je vais pouvoir me prendre quelque chose à manger tranquillement. J'ai au moins l'argent pour ça. Je commande un petit plat simple, avec un accompagnement. Je mange rapidement, avant de payer pour l'assiette. C'est pas tout, mais je n'ai pas encore pu voir toute la ville. Je reste au bar, le temps de finir ma boisson. L'un des types présents vient alors vers moi. Je ne lui prête d'abord aucune attention. Si je le laisse, il va me laisser aussi. Mais non, il me parle, et tente même de m'offrir un verre.

« Eh, ça te dis je te paye à boire? »
« Non, merci. »

Je lui réponds sèchement. Sans même lever les yeux de mon verre. Qu'il s'en tienne là, ce serai parfait. Mais non. Il reste à côté de moi. Il s'approche et me parle à nouveau. Tout en me posant une main sur l'épaule. C'est qu'il insiste en plus. Je déteste ça. « Aller, juste un verre » Je réagis immédiatement pour le faire lâcher. D'un geste rapide, j’attrape sa main et la retire de mon épaule. Je la retourne et la bloque dans son dos. Il ne bouge plus. Il ne peut pas, je le tiens bien. L'immobilisant, je répète ma réponse. De manière très claire et calme. J'espère au moins que cette vois, il va bien comprendre.

« J'ai dis non. »

Avec ces mots-là, je le relâche et fais quelques pas en arrière. Je ne peux vraiment pas tenir en place deux minutes. Bon, j'imagine qu'il va falloir que j'aille voir un peu ailleurs. Histoire que les esprit se calment. Je ne veux pas être prise dans une bagarre de bar alors que je viens d'arriver.

Je jette un coup d’œil autour de moi. Et je sens toute de suite l'animosité présente. Je n'y avais pas fait vraiment attention en rentrant. Mais plus je reste, et plus je m'en rends compte. Des bagarres improvisées, dans tous les bar, il y en a. Et ici ne fait pas exception. Alors que je lâche le bras du gars, un autre type rentre dans le bar. Brun, je crois. Son entrée remarquée au milieu ce chahut attire l'attention de certaines personnes. Je ne sais pas qui est ce type, et je ne veux pas le savoir. Mais c'est parfait pour moi. Rapidement, je dépose une poignée de pièce sur le comptoir. Et je file, sans attendre. Une fois dehors, je m'éloigne et respire un grand coup. Un poil énervée. Bien évidemment, il fallait que ça me tombe dessus. Pourtant, je connais quand même un peu la ville des Lamia Scale. Une ville plutôt calme et paisible. Élégante. En bref, ce genre de quartier ne doit pas se trouver partout. Et bien sur, il fallait que je tombe là à ma première visite ici. Je serre un peu les dents. Il faut croire que je n'ai juste pas de chance. De toute façon, j'ai toujours tendance à me promener dans des coins "moins fréquentables". J'imagine que je ne peux aller que dans les endroits que je mérite. Je soupire. Maintenant, je n'ai plus qu'à me diriger ailleurs. Bouger, avant de croiser d'autres personnes. Je ne sais pas trop où je suis, mais je vais bien trouver. En marchant, je vais bien finir par tomber sur une grande rue de cette ville. Je verrai. Je fais quelques pas d'une allure rapide, et m'apprête à tourner à un coin de rue. Mais j'entends quelqu'un appeler. La personne demande de s'arrêter. Je me stoppe, mais ne dis d'abord rien. Peut-être qu'on ne me parle pas à moi. J'hésite à repartir. Mais il n'y a pas grand monde dans les rues. Et personne d'autre ne parle, personne ne répond. Pourquoi je ne peux pas juste me promener tranquille ?

Je tourne légèrement la tête. Je ne vois pas clairement qui, mais il y a bien une personne derrière moi. Immobile, elle semble attendre. Yami frissonne dans ma capuche. Je soupire, encore. Je ne peux pas avoir la paix deux minutes. Restant polie, j'essaye de m'expliquer calmement. J'espère que le calme et la courtoisie me suffiront.

« Écoutez, je suis désolé, je ne cherche pas les problèmes... »

Et, en répondant, je me retourne complètement. C'est bien moi qu'on appelait. Quelqu'un est face à moi, plusieurs mètres plus loin. Je regarde la personne. Un jeune homme, brun. Un peu plus âgé que moi. Il a l'air à l'aise. Sûrement quelqu'un d'ici. Un habitué des quartier peut-être, ou au moins de la ville. Maintenant que j'y pense, je crois bien que c'est lui qui est rentré il y a peu dans le bar. Qu'est-ce qu'il me veux celui-là ? Il ne peut pas aller boire, comme les autres ? Je regarde un peu autour de moi. Je cherche un passage pour m’éclipser, mais laisse vite tomber l'idée. Par où je veux partir ? Je ne connais pas cette ville. Je ne ferai que m'enfoncer un peu plus dans le labyrinthe des rues. C'est ça, être habitué à de petites villes. On se retrouve perdu dans les plus grandes. Ce mot résume assez bien ma situation, perdue. Je ne sais pas où je suis, je ne sais pas où je vais.
Remarque, il peut peut-être m'aider. Sinon.. Tant pis. J'admets

« En fait, je crois que je suis.. Un peu perdue.. »

Je jette un rapide coup d’œil tout autour de moi. Mon intervention a quelque peu calmer les esprits. Certains continuent de parler, mais d'autres me fixent. Étonnés, et pourquoi pas intrigués. Mais l'animosité recommence vite à monter. Dans tous les bar, il y en a. Et ici ne fait pas exception. Les voix montent d'un ton, et si ça continue, ça risque de dégénérer. J'ai tout intérêt à partir maintenant. Je n'aimerai pas prendre pars à un conflit de bar. Rapidement, je fouille dans ma poche et dépose une poignée de pièce sur le comptoir. Lançant un petit remerciement au gérant, je file sans attendre. Quelqu'un rentre avant que je sortes, mais je n'y prête aucune attention. Une fois dehors, je m'éloigne et respire un grand coup. Un poil énervée. Bien évidemment, il fallait que ça me tombe dessus. Pourtant, je connais quand même un peu la ville des Lamia Scale. Une ville plutôt calme et paisible. Élégante. En bref, ce genre de quartier ne doit pas se trouver partout. Et bien sur, il fallait que je tombe là dès ma première visite ici. Je serre un peu les dents. Il faut croire que je n'ai juste pas de chance. De toute façon, j'ai toujours tendance à me promener dans des coins "moins fréquentables". J'imagine que je ne peux aller que dans les endroits que je mérite. Je soupire. Maintenant, je n'ai plus qu'à me diriger ailleurs. Bouger, avant de croiser d'autres personnes. Je ne sais pas trop où je suis, mais je vais bien trouver. En marchant, je vais bien finir par tomber sur une grande rue de cette ville. Je verrai. J'hésite à vraiment continuer à vagabonder. Je ne connais pas cette ville. Je ne ferai que m'enfoncer un peu plus dans le labyrinthe des rues. C'est ça, être habitué à de petites villes. On se retrouve perdu dans les plus grandes. Ce mot résume assez bien ma situation, perdue. Je ne sais pas où je suis, je ne sais pas où je vais. Ça en devient vraiment ridicule.

Mais je continue d'avancer, et je passe par quelques rues. Devant quelques magasins. Et quand j'en reconnais un, je me rends compte que je ne fais que marcher en rond. Je viens de sortir d'un bar, et je me retrouve devant en deux minutes. Quel sens de l'orientation. Je n'y crois pas, je n'aime pas les grandes villes. J'aurais du rester bien tranquillement à Rosemary. Désespérée, je passe la rue et tourne à un coin de rue. J'entends alors quelqu'un appeler. La personne demande de s'arrêter. Je me stoppe, mais ne dis d'abord rien. Peut-être qu'on ne me parle pas à moi. J'hésite à repartir. Mais il n'y a pas grand monde dans les rues. Et personne d'autre ne parle, personne ne répond. Pourquoi je ne peux pas juste me promener tranquille ?Je veux juste retrouver mon chemin. Je tourne légèrement la tête. Je ne vois pas clairement qui, mais il y a bien une personne derrière moi. Immobile, elle semble attendre. Yami frissonne dans ma capuche. Je soupire, encore. Je ne peux pas avoir la paix cinq minutes. Je me retourne complètement. C'est bien moi qu'on appelait. Quelqu'un est face à moi, plusieurs mètres plus loin. Je regarde la personne. Un jeune homme, brun. Un peu plus âgé que moi. Il a l'air à l'aise. Sûrement quelqu'un d'ici. Un habitué des quartier peut-être, ou au moins de la ville. Tiens, d'ailleurs, je crois bien que c'est lui qui est entré dans l'auberge où j'étais. Il y a quelques minutes à peine. Qu'est-ce qu'il me veut ?
Remarque, il peut peut-être m'aider.

« Excusez-moi, je ne cherche pas les ennuis. Je suis juste.. Un peu perdue. »

Patiente et immobile, j'attends quelque chose. Une réponse, un geste, n'importe quoi de la part de l'homme face à moi. Je sens qu'il observe. Il me détaille un peu. Il essaye surement de se faire une idée de moi. Voir si j'ai l'air de mentir. Il semble assez méfiant. Enfin, il parle et me réponds, droitement. Et j'avoue que ce n'est pas vraiment la réponse que j'attendais. L'homme se présente. Naz. Un mage de Lamia Scale. Je fronce légèrement les sourcils. C'est juste ce qu'il me fallait. Non pas que ce soit un réel problème. Après tout, je ne suis pas mage noire. Mais je ne suis pas non plus légale. J'aurais aimé éviter de rentrer tout de suite dans un mage d'ici. Et bien évidemment, je le rencontre maintenant, dans cette situation. On peut dire qu'aujourd'hui, ce n'est juste pas mon jour. Il me demande mon nom. Et d'un ton direct, il m'annonce le ton. De part le lieu et mon attitude, je suis pour lui une potentielle voleuse. Je ne réagis pas à sa remarque. Il me demande ce que je fais ici. Sa question est légitime. Je me suis en effet faite furtive et discrète. Se devant de faire régner la paix ici, il a toutes les raisons pour douter. J'hésite d'abord à répondre sèchement et lui tourner le dos. Mais j’oublie, pour deux raisons. D'une, ça risque d'être mal interprété, et je risque d'avoir ce type à mes trousses. Et comme je suis déjà perdue.. Et de deux, je le vois porter sa main à un manche d'épée. J'ai un mouvement de recul. Je devine bien qu'il n'hésitera pas à l'utiliser. Je pourrais sortir la mienne. Mais une fois de plus, ça ne m’apporterait que des problèmes. Ailleurs, pourquoi pas. Mais dans sa ville, ce mage a plus de pouvoir. Je n'ai rien à me reprocher. Je devrai plutôt tenter de la jouer cool au lieu de sortir les griffes. J'ai déjà des problèmes, autant ne pas aggraver mon cas. Cette fois, la politesse risque d'être ma seule arme. Je réponds calmement, avec un ton qui se veut plus sur.

« Je m'appelle Yoake. Tes doutes sont légitimes. Mais je t'assure que je ne suis qu'une simple voyageuse. »

Et je souris légèrement. Me voulant convaincante, naturelle. Je donne une légère secousse à mon sac bandoulière de voyage, comme pour appuyer mes dires. Et j'en profite pour le replacer. Mon sabre à ma ceinture est certes caché sous mon manteau, mais je préfère ne pas prendre de risque. Me voir armée risque de lui faire croire encore plus à son histoire de voleuse. Je remets donc mon sac et mon manteau par-dessus. Laissant passer quelques secondes, je réponds ensuite à sa deuxième question. Espérant que ma réponse lui suffira.

« Je me suis perdue dans ces quartiers, je m'étais juste arrêtée ici pour manger. Quand j'ai vu que ça dégénérait, j'ai décidé de partir. »

J'explique alors avec le plus grand calme. Je regarde l'homme, Naz, dans les yeux. J'observe son visage. J'essaye d'y voir une quelconque réaction. Pour essayer de voir ce qu'il en pense. Je ne sais pas si mes petites explications lui ont suffis. Je ne sais pas si j'ai réussi à éteindre ses doutes ou méfiances. Je l'espère du moins. Qui sait, s'il me croit. On pourrait peut-être s'échanger quelques mots, sans qu'il me prenne pour une voleuse. On pourrait même se balader et discuter. Il pourrait me donner le chemin vers les plus beaux quartiers de la ville. Ou sinon, il ne me croit pas. Il me contraint à me battre contre un mage légal. Et je me fais un ennemi dans cette ville. Cette dernière possibilité est bien sur celle que j'aimerai évité. Je n'arrive pas vraiment à voir ce qu'il en pense. Alors je reste là. Essayant de garder ma patience, je ne bouge pas. J'attends simplement une réponse de ce mage de Lamia Scale. C'est lui qui va trancher. Remettant un masque neutre son mon visage, j'ajoute rapidement en le regardant dans les yeux. Je n'y repense qu'après coup. Mais ce n'est peut-être pas le meilleur moment pour montrer que je suis têtue.

« Tu ne me crois pas ? »

Je reste face à Naz. Droite, attentive. Alors que j'attends sa réponse, cette dernière me vient rapidement. Avec un calme apparent, il m'explique qu'il n'a aucune envie de s'occuper de cette affaire. Et qu'il n'a ni le droit de me juger. Bien. C'est tant mieux. Et je ne vais pas m'en plaindre. J'avoue que je n'en ai pas plus envie non plus. Argumenter toute la journée avec un mage de Lamia Scale. Et pour une histoire de voleuse. J'aimerai passe ma journée autrement. Mais il me dit qu'il compte bien me garder à l’œil. Pour me surveiller. A ses mots, j'ai un léger sourire. Qu'il fasse comme il veut. Je ne compte pas le mettre à l'épreuve. Mais pourrait-il vraiment me surveiller dans cette grande ville? Quoique, lui la connait au moins. J'hoche la tête. Lui faisant comprendre que j'ai bien entendu. Mais je ne réponds rien. Je n'ai rien à ajouter. Du coins de l’œil, je le vois lâcher son épée. Je ne dois pas lui paraître très dangereuse. Il semble se détendre. Et j'en fais de même. Ne me sentant plus menacée par son arme. Déjà l'ambiance semble moins tendue. En tout cas, de mon côté, je me sens plus rassurée. Attitude normale, je trouve, lorsque quelqu'un hésite à dégainer juste à côté. Naz se retourne alors. Ne me faisant plus face, il dirige son regard vers d'autres rues de la ville. Surement en direction des belles rues de Crescentia. Je suis son regard. Au moins, s'il me laisse partir, j'ai une idée de la direction à prendre. Ou peut-être qu'il peut me guider. Il me questionne à nouveau. La ville des Lamias n'étant pas particulièrement une grande ville touristique, il me redemande ce que je fais ici. D’autant que j'étais en train de me balader dans ces petits quartiers. Pas vraiment le meilleur coin pour visiter une ville. Je lui réponds calmement, quoiqu'un peu agacée. Me perdre est quelque chose qu'il m'arrive de temps en temps. Mais je n'aime pas l'admettre quand je le suis. Je lui dis donc.

« Je ne comptais pas me diriger vers ces quartiers. Mais je n'ai pas vraiment l'habitude des grandes villes. Je viens d'un plus petit village, dans le nord, je ne suis que de passage. »

Je lui dis, sans trop en dévoiler. Ni sur moi, ni sur Wildrose. Mais je ne mens pas pour autant. Tout ce que j'ai dit, c'est bien la vérité. Rosemary est bien située au nord. Et elle est encore bien plus petite que Crescentia. Elles n'ont rien à voir. Et il est vrai que je comptais pas non plus rester très longtemps ici. Mais avec tout ce qu'il m'arrive en cinq minutes à peine, je crois que je vais rester encore moins longtemps. Je vais peut-être remonter vite dans le nord. Qui sait, pourquoi pas passer par Magnolia ? Même si passer près d'une guilde au tempérament destructeur ne m'emballe pas. Mais si je ne suis pas bienvenue ici, autant partir. C'est la résolution que je prends en attendant une réponse de la part du mage de Lamia Scale. Il parle encore. Je m'attends presque à ce qu'il me dise de partir. Mais non, rien de ça. Il ajoute. Me demandant s'il y a un lieu, un endroit particulier que j'aimerai voir. Je me retourne vers lui. Alors finalement, il veut bien me faire visiter ? Je ne suis pas sure que ce soit simplement par pure sympathie. C'est surement sa manière de me tenir à l’œil. Mais si c'est ça, alors ça me va. Je ne vais pas m'en plaindre. Il me propose une aide pour me guider. Et me sortir de ces quartiers. Alors que je suis complètement perdue. Ce n'est pas moi qui vais cracher dessus. Affichant un sourire, je réponds calmement.

« Je ne connais pas cette ville, je ne sais pas ce qu'il y a à voir. Mais puisque tu me proposes... Tu n'aimerais pas me montrer ta guilde ? »

Ça m'intéresserai bien de voir le siège d'une autre guilde. Surtout dans une si grande ville. Ça n'a surement rien à voir avec nous, à Rosemary. Plus grand, plus élaboré peut-être. Le siège d'une guilde officielle doit être autre chose que notre étage à l'auberge. J'essaye de m'imaginer un peu. En fait, je ne sais par à quoi m'attendre. Mais ça m'intéresse. Me bougeant à mon tour, je commence à marcher. Je fais quelques pas. En direction des rues vers lesquelles Naz s'est tourné. Et je me retourne vers lui, un léger sourire sur le visage. Légèrement forcé. Autant jouer la voyageuse heureuse jusqu'au bout. C'est toujours mieux que de paraître glaciale et distante. Puis au moins, je n'aurais pas trop l'air... Bizarre. J'attends une réponse de la part de mon potentiel futur guide.

Naz semble un peu dans ses pensées. Il a l'air méfiant. Encore. J'imagine qu'il doit faire attention à mes paroles. Ou à mes gestes. En tout cas, il est plutôt attentif. Il me paraît vachement pro. Il pose ses questions, et semble étudier mes réponses. Tout en restant calme. Heureusement que je ne suis pas mage noire. Il s'en rendrait surement compte assez rapidement. Je suis juste prudente, moi aussi. Je dis ce qu'il suffit. Rapidement, il répond à ma suggestion. Et presque avec étonnement, je l'écoute accepter sans aucun problème. Je m'attendais à un refus. Mais non. Il m'annonce alors que leur QG est plus en hauteur. Et que de cette manière, on peut observer tout Crescentia depuis leur château ... Château ? J'ai un légers temps d'arrêt. Leur siège de guilde ne peut pas être aussi grand. Il exagère surement.. non ? J'aimerai bien voir ça. Curieuse, je suis Naz à travers les rues de la ville. Rapidement, on se retrouve hors des bas quartiers. Des les rues un peu plus belles. Et ce n'est pas vraiment la même chose. Je regarde autour de moi attentivement. Il y a un certain monde dans les rues. Et plusieurs bâtiments, habitations ou autres. Chaque établissement est indiqué par une pancarte, ou un panneau bien voyant. C'est à se demander comment j'ai pu me perdre. J'ai un petit soupire. Je me fais presque pitié à moi-même. Le bâtiment des Lamia Scale entre vite en vue. Et je reste immobile 5secondes, bouche bée. Je jette d'abord un rapide coup d’œil. Honnêtement, c'est plus grand que ce que je m'imaginais. Je ne m'attendais pas à ça.

Un seul mot pour le décrire. Simplement. Château. Naz n'avait rien exagéré, au final. Ce bâtiment est sans doute l'un des plus grands que j'ai jamais vu. Si ce n'est le plus grand. De dehors, il a l'air spacieux, luxueux. Il surplombe la ville. J'ai toujours pensé que ce genre de... d'établissement était réservé aux familles royales, ou bien fortunées. Le Master de Lamia Scale doit avoir de bon moyen. Ça en impose déjà, et je n'en ai vu que l'extérieur. Alors qu'il me propose d'entrer, les portes s'ouvrent d'elles-même. J'accepte cette invitation avec plaisir et avance de quelques pas. Histoire d'avoir une première vue de l'intérieur. Un intérieur, tout aussi beau. Je fais plusieurs pas en entrant. Je crois apercevoir quelques personnes, mais je ne m'attarde pas sur eux. Toute mon attention est portée autour de moi. Je lance des regards à droite, à gauche. Et j'observe attentivement ce que je vois. C'est beau, vraiment. Otōto-kun aurait adoré voir ça. Un château. Il aurait aimé voir quelque chose d'aussi grand. Et d'aussi différent que les habitations de nos villages. Mais le connaissant, il n'aurait sans doute pas osé rentrer. De peur d'abîmer quelque chose. J'ai un sourire. Il me manque, et j'aurais aimé qu'il soit avec moi aujourd'hui. Mais là, je suis seule, face à cette élégance. Je jette des regards autour de moi. Curieuse, je veux garder en tête tout ce que je vais voir. Je pense pas que je vais beaucoup avoir d'occasion comme celle-là. Visiter un château. Alors j'en profite. J'avoue que j'envie presque les membres de Lamia Scale. C'est la première guilde que je visite, et ça envoie du lourd. Émerveillée, et perdue dans mes pensées, je commence à parler.

Wow, toutes les guildes légales sont comme ça ? Ça n'a rien à voir...

Mais je laisse ma phrase en suspend. Je repense à nous. A Wildrose Thorn. Non, c'est clair que ça n'a rien à voir. De l’extérieur comme de l'intérieur. Entre une auberge et un château, la différence est toute simple à voir. C'est aperçu d'une guilde légale me donne envie de visiter les autres. Qui sait, avant de rentrer, je pourrais peut-être passer par une autre ville. Mais aujourd'hui, je suis là. Et si je devais parier, je dirai qu'il me faudrait au moins tout un après-midi pour visiter de font en combles.

Votre Master doit être fier d'un tel établissement.

Un simple constat. Puis j'ajoute, curieuse.

Mais toi ? Tu habites ici, ou ce n'est qu'un lieu de rassemblement ?

Je demande. C'est vrai que c'est une question que j'ai en tête depuis quelques minutes. Je ne sais pas si c'est partout comme ça. Je ne suis jamais allée dans d'autres guildes. Mais nous, nous pouvons crécher sur place, à l'auberge. Nous n'avons pas besoin de prendre une maison ailleurs. Si les chambres nous conviennent, alors ça suffit. Mais ceux de Lamia Scale ? Et Naz ? Est-ce qu'ils peuvent vivre ici ? Habiter dans un château, ça doit être confortable. Et différent. Si jamais j'ai l'occasion un jour, je me jure de passer au moins une nuit dans un lieu pareil. Ça doit être tellement cool. On doit dormir comme un roi. Un léger sourire au lèvre, je me retourne vers Naz. J'attends sa réponse. J'espère juste que ma curiosité ne va pas le rendre méfiant. Enfin, encore plus que maintenant. Même moi, j'aime pas quand on pose trop de question. Mais j'aime pas quand on ne me répond pas non plus.